Le rapport Sauvé estime que le nombre de mineur victimes d’agressions sexuelles au sein de l’Église catholique s’élève à 216 000 de 1950 à 2020, selon les conclusions rendues publiques mardi. Le pape François a exprimé son “immense chagrin”.
Des chiffres accablants. Le rapport sauvé estime à 216 000 le nombre de personnes de plus de 18 ans ayant fait l’objet de violences ou d’agressions sexuelles pendant leur minorité de la part de clercs ou de religieux catholiques en France de 1950 à 2020, selon ses conclusions rendues publiques mardi 5 octobre.
Le nombre de victimes grimpe à “330 000 si l’on ajoute les agresseurs laïcs travaillant dans des institutions de l’Église catholique” (aumôneries, enseignants dans les écoles catholiques, mouvements de jeunesse), a ajouté Jean-Marc Sauvé en rendant publiques devant la presse les conclusions de la commission qu’il préside, la commission indépendante sur les abus sexuels dans l’Église (Ciase).
Le pape François a exprimé son “immense chagrin” après la publication du rapport. “Ses pensées se tournent en premier lieu vers les victimes, avec un immense chagrin pour leurs blessures et gratitude pour leur courage de dénoncer. Elles se tournent aussi vers l’Église de France, afin que, ayant pris conscience de cette effroyable réalité (…) elle puisse entreprendre la voie de la rédemption“, a déclaré le porte-parole du Vatican, Matteo Bruni, évoquant devant des journalistes la réaction du pape.
“Le Saint-Père a été informé de la sortie du rapport de la Ciase, à l’occasion de ses rencontres, ces jours derniers, avec les évêques français en visite ad limina. Et c’est avec douleur qu’il a pris connaissance de son contenu”, a précisé Matteo Bruni. “Par ses prières, le pape confie au Seigneur le Peuple de Dieu qui est en France, tout spécialement les victimes, pour qu’il leur accorde le réconfort et la consolation et afin que, avec la justice, puisse s’accomplir le miracle de la guérison“, a conclu le porte-parole.
Un rapport de 2 500 pages
Dans son rapport de 2 500 pages préparé depuis deux ans et demi et rendu public mardi, fondé sur l’analyse de nombreux documents et études, la Ciase évoque par ailleurs une évaluation du nombre de pédocriminels dans l’Église sur cette période comprise entre 2 900 à 3 200, a-t-il précisé lors d’une conférence de presse mardi.
“Ces nombres sont bien plus que préoccupants, ils sont accablants et ne peuvent en aucun cas rester sans suite”, a commenté Jean-Marc Sauvé.
Les chiffres cités résultent d’une estimation statistique comprenant une marge de plus ou moins 50 000 personnes, a-t-il encore indiqué.
L’Église catholique a manifesté “jusqu’au début des années 2000 une indifférence profonde, et même cruelle à l’égard des victimes” de pédocriminalité, a affirmé Jean-Marc Sauvé.
De 1950 aux années 2000, “les victimes ne sont pas crues, entendues, on considère qu’elles ont peu ou prou contribué à ce qui leur est arrivé”, a-t-il ajouté, en rendant publiques les conclusions de ses travaux, devant l’épiscopat, les ordres religieux et des responsables d’associations de victimes.
Maderpost / France 24