La flambée des prix des denrées alimentaires avait entraîné le mécontentement des sénégalais. Ainsi, la ministre de tutelle, Assome Aminata Diatta, avait rencontré les acteurs avant de prendre des mesures fortes. Après un mois de contrôle, le directeur du commerce intérieur a fait face à la presse, ce lundi, pour faire une évaluation.
DENREES ALIMENTAIRES – Oumar Diallo puisque c’est de lui qu’il s’agit a d’abord constaté un approvisionnement correct et suffisant du marché avec en premier la disponibilité constante du sucre cristallisé et de l’huile en bidon de 20 litres. « Aucune pénurie n’a été signalée et le Magal a été bien couvert en termes d’approvisionnement en denrées », s’est-il réjoui. A l’en croire, les tensions perçues sur les prix en août ont fortement baissé du fait d’un niveau d’application satisfaisant des nouveaux prix constatés sur le terrain.
Il a informé qu’un niveau d’application de 87% est répertorié au terme des actions menées au courant du mois de septembre. C’est dans ce cadre que 8542 points de vente ont été contrôlés. Ce qui a permis de convoquer 1561 commerçants. Oumar Diallo a également indiqué que le montant des amendes s’élève à 27.585.000 FCFA. Face à la presse, le directeur du commerce intérieur a déclaré, par ailleurs, que des produits alimentaires ont été saisis. Il s’agit de 77,650 tonnes de sucre, 32.220 litres d’huile et 19,950 tonnes de riz. Concernant les bonbonnes de gaz butane, 889 ont été saisies par les contrôleurs. Cependant, précise le directeur, les saisies sont restituées après paiement de l’amende.
Pour justifier la flambée des prix sur le marché local et international dans les secteurs qui touchent directement le quotidien des populations, Oumar Diallo pointe du doigt les conséquences néfastes des effets de la Covid 19 sur les économies des pays :
Hausse de la demande mondiale suite à la reprise économique et restrictions commerciales aux exportations, les aléas climatiques qui ont affecté les récoltes, cherté du coût du fret maritime et rareté de la logistique transport (containers), or depuis 2012 les droits de douane et les taxes intérieures (Tva) perçus par l’Etat sur les produits n’ont pas évolué.
Pour garantir un approvisionnement suffisant du marché, atténuer et amortir le choc exogène de cette flambée sur le pouvoir d’achat des ménages, le directeur du commerce intérieur a rappelé que l’Etat a pris des mesures fiscales de soutien aux prix des denrées essentielles. « Sur le sucre suspension de la taxe conjoncturelle à l’importation (TAI) et application des droits de douanes sur la valeur Caf à la place de la valeur de référence, sur le blé et la farine de blé, baisse de la TVA sur la farine de 6 à 0% et baisse du droit de douane de 5 à 0%. Sur le riz maintien de la suspension effective de la TVA.
Sur l’huile, application d’une baisse de 5% à travers la taxe d’ajustement à l’importation sur les huiles brutes de palme, de soja et de tournesol », a-t-il dit. Avant de poursuivre : « la réactualisation des structures de prix ainsi que la révision générale des prix des produits de grande consommation arrêté 28999 du 3 septembre 2021 portant administration des prix de l’huile de palme raffinée, du sucre cristallisé et du riz brisé non parfumé ».
Sur le coût pour l’Etat et impact sur les prix, Oumar Diallo soutient que la suppression de droit et de douane et le renoncement de la TVA par l’Etat est estimé à 47 milliards, et ces mesures permettent de stabiliser les prix sur le marché en ce qui concerne le riz brisé ordinaire, le sucre cristallisé, l’huile végétale de palme et la dosette ainsi que la farine de blé élément essentiel pour le prix du pain.
Maderpost / Emedia