Selon une information d’Europe 1, confirmée ce mardi matin par le porte-parole du gouvernement, Gabriel Attal, et qui fait suite aux difficultés rencontrées par la France pour expulser certains ressortissants de ces pays, la France a décidé de réduire de 50% le nombre de visas accordés à l’Algérie et au Maroc, et de 30% ceux accordés à la Tunisie.
DIPLOMATIE – Après avoir tenté la diplomatie puis les menaces, l’exécutif est finalement passé aux sanctions. En cause, le faible nombre de ressortissants Algériens, Marocains et Tunisiens qui sont effectivement reconduits dans leur pays après une obligation de quitter la France (OQTF). Dans le cas de l’Algérie par exemple, pendant les six premiers mois de 2021, la justice française a ordonné près de 8 000 OQTF, mais seulement 22 personnes sont effectivement retournées dans leur pays, soit 0,22% du total. Un constat qui s’explique notamment par le refus de l’Algérie de délivrer des laissez-passer consulaires, document sans lequel il est impossible de renvoyer un individu chez lui.
En conséquence, Paris a décidé de durcir les conditions d’obtention des visas à l’égard de ces trois pays du Maghreb. Emmanuel Macron a décidé de diviser par deux le nombre de visas pour l’Algérie et le Maroc, et de réduire de 33% ceux pour la Tunisie, en prenant l’année 2020 comme référence. « C’est une décision drastique, c’est une décision inédite, mais c’est une décision rendue nécessaire par le fait que ces pays n’acceptent pas de reprendre des ressortissants que nous ne souhaitons pas et ne pouvons pas garder en France », a justifié le porte-parole du gouvernement Gabriel Attal sur Europe 1.
« Pousser les pays concernés à changer de politique »
Soulignant les visites sur ce sujet dans ces trois pays du Premier ministre Jean Castex et de membres du gouvernement, dont le ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin, ainsi que des réunions avec les ambassadeurs des pays concernés, il a fait valoir qu’« à un moment quand les choses ne bougent pas, nous faisons appliquer les règles ». Interrogé sur la durée d’application de cette mesure, temporaire ou pérenne, le porte-parole du gouvernement français a indiqué qu’elle avait été « décidée il y a quelques semaines » et « va être mise à exécution » pour « pousser les pays concernés à changer de politique et accepter de délivrer ces laissez-passer consulaires. »
Ainsi si l’on garde l’exemple de l’Algérie, 63 000 visas ont été délivrés entre janvier et juillet 2020. Il n’y en aura donc que 31 500 pour les six prochains mois. Une baisse drastique des visas qui n’aura cependant aucun impact sur le nombre de migrants illégaux qui pourraient même augmenter suite à ce tour de vis.
Maderpost / Rfi