Athènes s’est réveillée mercredi dans des fumées épaisses et l’odeur âcre de l’incendie qui s’est déclaré la veille au nord de la capitale grecque, au pied du mont Parnès, que les pompiers espéraient maîtriser “dans les prochaines heures”. En Turquie, où les feux ont fait huit morts, les flammes se rapprochent d’une centrale thermique à Milas, dans le Sud du pays.
INCENDIE – La Grèce était toujours en proie, mercredi 4 août, à des feux de forêt, en particulier au nord d’Athènes, où quelque 300 personnes ont été évacuées, selon les pompiers.
Une dizaine de maisons ont brûlé et des dizaines d’entreprises, tavernes et habitations ont subi d’importants dégâts mardi après-midi et dans la nuit à Varympompi, à 30 km au nord-ouest d’Athènes, selon les premières estimations des autorités. Varympompi, où s’est rendu le Premier ministre Kyriakos Mitsotakis mercredi matin, ne ressemblait plus qu’à un village fantôme vidé de ses habitants. “La situation est meilleure et nous espérons que le feu sera mis sous contrôle dans les prochaines heures“, a cependant annoncé le service de presse des pompiers.
Plus de 500 pompiers avec cinq hélicoptères et une dizaine des bombardiers d’eau étaient toujours à pied d’œuvre mercredi matin. Le feu s’était déclaré mardi après-midi alors que la Grèce est frappée depuis une semaine par une canicule exceptionnelle, avec des températures dépassant les 43 degrés Celsius par endroits.
Après le mont Penteli la semaine dernière, c’est le mont Parnès, la deuxième des trois collines qui encadrent Athènes, qui était en feu mardi, répandant des cendres et des fumées sur la capitale grecque. Près de 200 chevaux qui se trouvaient dans les centres équestres du secteur ont été déplacés sains et saufs, selon la confédération grecque d’équitation. La police a indiqué avoir aidé près de 70 personnes qui étaient coincées chez elles, dans des localités entourées par les flammes. Varympompi se trouve proche de l’ancien palais royal de Tatoï, d’où des œuvres précieuses ont été mises à l’abri par précaution.
Mardi, la Grèce avait été confrontée à près de 80 feux, dont 40 encore actifs, selon le ministre adjoint à la Protection civile, Nikos Hardalias. Au moins deux autres feux de forêt, sur la péninsule du Péloponnèse et sur l’île d’Eubée, n’étaient pas encore circonscrits mercredi, selon les pompiers.
Des vagues de chaleur intense
En Turquie et à Chypre, d’intenses vagues de chaleur ont vu les températures au niveau du sol grimper jusqu’à plus de 50 degrés Celsius pour la deuxième fois en un mois, a indiqué mardi l’Agence spatiale européenne (ESA).
Ces derniers jours, des températures supérieures à quarante degrés (dans l’air), dans plusieurs villes de Turquie, ont provoqué une augmentation record de la consommation d’électricité, donnant lieu à des coupures de courant lundi dans les grandes villes comme Ankara et Istanbul.
L’Union européenne a envoyé trois avions bombardiers d’eau pour aider la Turquie à lutter contre les incendies. Ankara avait déjà emprunté des avions auprès de la Russie, de l’Ukraine, de l’Azerbaïdjan et de l’Iran, mais le pays ressent cruellement les conséquences de la disparition graduelle de sa propre flotte de Canadairs depuis quelques années.
Le principal parti d’opposition, le CHP (Parti républicain du peuple, social-démocrate), a reproché au président turc Recep Tayyip Erdogan d’avoir démantelé l’infrastructure d’une organisation semi-publique qui détenait dans le passé des bombardiers d’eau et qui était en charge de la lutte contre les incendies.
Le chef de l’État turc a aussi suscité la colère de nombreux Turcs sur les réseaux sociaux pour avoir jeté des sachets de thé à des habitants confus alors qu’il visitait la ville touchée de Marmaris avec une forte escorte policière le week-end dernier.
Face aux voix croissantes sur les réseaux sociaux reprochant au gouvernement une intervention insuffisante, le chef des communications de la présidence Fahrettin Altun s’est plaint des “fausses nouvelles” qui seraient partagées pour donner l’impression d’une Turquie “faible”.
Le Haut Conseil turc de l’audiovisuel (RTUK en turc) a de son côté mis en garde les chaînes de télévision contre la diffusion d’informations sur les incendies qui pourraient “provoquer la peur et l’inquiétude” au sein de la population.
Maderpost / France 24