Un nouveau record du nombre de victimes civiles a été atteint s’alarme la Mission d’assistance des Nations unies en Afghanistan. Le rapport de la Manua souligne avec inquiétude une augmentation particulièrement marquée du nombre de morts et de blessés depuis le mois de mai, lorsque les forces militaires internationales ont commencé leur retrait et que les combats se sont intensifiés suite à l’offensive des talibans.
ONU – Avec notre correspondante à Kaboul, Sonia Ghezali. Selon le rapport de la Mission d’assistance des Nations unies en Afghanistan (Manua), au cours des six derniers mois, 5 183 victimes civiles du conflit ont été recensées (1 659 tués et 3 254 blessés), soit une augmentation de 47% par rapport à la même période l’année dernière.
Les femmes et les enfants constituent près de la moitié des victimes civiles qui ont recensées par la Manua au cours du premier semestre de cette année 2021. Parmi les 5 183 victimes, 32% sont des enfants et 14% sont des femmes. Jamais la mission de l’ONU en Afghanistan n’a enregistré de tels chiffres depuis 2009, année du début du recensement des victimes civiles du conflit en Afghanistan.
Les forces antigouvernementales, à savoir les talibans, le groupe Etat islamique et autres groupes armés sont responsables de 64% des victimes civiles, les forces gouvernementales de 25% d’entre elles. C’est la première fois depuis onze ans qu’aucune victime civile due aux forces étrangères n’a été enregistrée.
Davantage de morts si la violence n’est pas enrayée
« Le rapport donne un avertissement clair qu’un nombre sans précédent de civils afghans périra ou sera mutilé cette année si la violence croissante n’est pas enrayée », a averti Deborah Lyons, la représentante spéciale du secrétaire général de l’ONU pour l’Afghanistan qui implore les talibans et le gouvernement de tenir compte du message alarmant qu’envoie ce rapport de l’ONU sur les victimes civiles.
Sur le terrain, les violences se sont intensifiées au cours de ces deux derniers mois. Les talibans mènent des offensives d’envergure contre les forces gouvernementales qui ont décrété un couvre-feu dans 31 provinces sur 34 afin de contrôler les déplacements de nuit des insurgés.
Maderpost / Rfi