Jacob Zuma est en prison depuis mercredi dernier 7 juillet. Âgé de 79 ans, l’ancien président sud-africain est censé purger une peine de 15 mois de prison ferme pour outrage à la justice. Jacob Zuma a refusé obstinément de répondre aux questions d’une commission d’enquête sur la corruption. La Cour constitutionnelle réexamine sa sentence ce lundi 12 juillet, alors que le procès a provoqué des violences à l’intérieur du pays, obligeant l’armée à se déployer.
MANIFESTATION – C’est un débat technique de procédure qui est encore en cours entre l’avocat de l’ancien président et les juges de la Cour constitutionnelle. L’audience se tient en ligne, retransmise en direct sur internet. Il s’agit sur le fond de déterminer s’il est légal pour Jacob Zuma d’effectuer une peine de prison, sans qu’aucun procès n’ait eu lieu. L’affaire a été portée directement devant la plus haute Cour du pays.
La défense a rappelé à plusieurs reprises que les droits de Jacob Zuma doivent être respectés au même titre que tout autre citoyen, questionnant la procédure. Est-ce normal que Jacob Zuma aille directement en prison sans même avoir été jugé, arguant à plusieurs reprises d’« erreurs » et d’« irrégularités » ? Un argumentaire avec pour objectif final d’obtenir la libération de l’ex-président.
La Cour constitutionnelle a rappelé de son côté que si l’ancien président est actuellement en prison, c’est bien parce qu’il a refusé de se présenter devant une commission d’enquête. Jacob Zuma, poursuivi dans une multitude d’affaires, avait réussi jusqu’à présent à échapper à la prison en déposant des recours.
Violences, pillages, incendies
Mais cette affaire dépasse désormais le simple cadre des prétoires. Dans le kwazulu-natal, des violences ont éclaté depuis le vendredi 9 juillet, et se sont étendues à Johannesburg. Initialement, c’est bien l’incarcération de l’ancien président qui a provoqué ces violences. Mais très rapidement, les manifestations ont dégénéré en pillages et incendies. Le désespoir économique et la frustration liée aux restrictions imposées par une troisième vague de Covid-19 ont largement aggravé la situation.
En réponse, l’armée a été déployée dans ces deux régions. Dans un communiqué publié ce lundi, le gouvernement précise que « la Force de défense nationale sud-africaine (SANDF) a commencé les processus et procédures de pré-déploiement pour aider les forces de l’ordre déployées respectivement dans les provinces du Gauteng et du KwaZulu-Natal, pour apaiser les troubles qui ont saisi les deux provinces au cours des derniers jours. »
Maderpost / Rfi