Les italiens vont à contre-courant d’une grande partie des autres pays d’Europe, en assouplissant certaines de leurs restrictions face au Covid-19.
ITALIE – L’Italie, à contre-courant de ses voisins européens, a assoupli le 1er février les restrictions anti-Covid en vigueur dans la plupart de ses régions, permettant la réouverture au public des bars et restaurants et de lieux aussi emblématiques que le Colisée et la Chapelle Sixtine.
La grande majorité des régions italiennes sont désormais classées au niveau “jaune”, c’est-à-dire à risque modéré, à l’exception du Haut-Adige, de l’Ombrie, des Pouilles, de la Sardaigne et de la Sicile, classées en “orange” (risque moyen). Plus aucune région n’est classée “rouge”, le niveau de risque le plus élevé.
Cet abaissement du niveau de risque, décidé sur la base de critères comme le taux d’occupation des services de réanimation ou le taux de propagation du virus, permet notamment la réouverture des bars et restaurants, qui ne pouvaient jusqu’ici faire que de la vente à emporter.
Ils peuvent désormais accueillir des clients à leurs tables jusqu’à 18h, mais en nombre limité et en respectant les règles de distanciation.
88 jours de fermeture
Les musées aussi ont enfin pu rouvrir, mais seulement en semaine pour éviter les concentrations de personnes. Parmi les premiers à rentrer aux Musées du Vatican, qui abritent la Chapelle Sixtine et ses célèbres fresques de Michel-Ange, un guide touristique qui, avant leur fermeture durant 88 jours, y accompagnait des groupes cinq jours sur sept.
D’autres monuments emblématiques de la capitale italienne sont concernés: le Panthéon, la Galerie Borghese ou encore le Château Saint-Ange. Près de Rome à Tivoli, la Villa d’Este et la Villa d’Hadrien ont aussi rouvert leurs portes. Même si le couvre-feu reste en vigueur sur tout le territoire national de 22h à 5h, cet assouplissement contredit la tendance générale des autres pays européens à édicter des restrictions plus sévères.
Mise en garde de l’OMS
Jeudi, l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) avait pourtant averti qu’il était “trop tôt pour assouplir” les restrictions en raison de la circulation “encore très élevée” du virus. “L’Italie est à contre-courant”, a confirmé Walter Ricciardi, un expert en santé publique qui conseille le ministère italien de la Santé face à la pandémie, dans un entretien avec l’AFP.
Dimanche, la péninsule a enregistré 11.252 nouveaux cas, un chiffre en baisse par rapport aux 12.715 comptabilisés samedi.
Le week-end dernier, alors que cet assouplissement avait été annoncé mais n’était pas encore en vigueur, des milliers de personnes se sont déversées dans les rues et les parcs des grandes villes, conduisant le ministre de la Santé Roberto Speranza à lancer une mise en garde: “Le classement en zone jaune ne signifie pas que nous avons échappé au danger, il faut encore faire preuve de la plus grande prudence si nous ne voulons pas annuler les progrès accomplis ces dernières semaines”.
L’Italie, premier pays européen durement touché par la première vague de coronavirus, a enregistré plus de 88.000 morts depuis le début de la pandémie, et la troisième économie de la zone euro a plongé dans sa pire récession depuis la Deuxième Guerre mondiale.
Maderpost / HuffingtonPost