Le maire de Diass Cheikh Tidiane Diouf préconise une “révision” de la superficie affectée à l’aéroport internationale Blaise Diagne (AIBD), dont le domaine couvre la quasi-totalité du périmètre de sa commune, privant ainsi bon nombre de riverains de leurs champs et de surfaces pour de nouvelles habitations.
AIBD – M. Diouf a proposé que soit révisée la superficie occupée par l’AIBD, pour la contenir entre l’autoroute à péage et la route nationale.
Il participait jeudi à une réunion du groupe opérationnel technique, dédiée au suivi du processus de libération du domaine de l’aéroport et de paiement des impenses aux ayant-droits.
Des représentants de services techniques de l’administration territoriale, des deux communes de Keur Moussa et Diass abritant l’infrastructure aéroportuaire participaient également à cette rencontre tenue à Thiès, en présence d’une délégation de l’AIBD conduite par son nouveau directeur général Doudou Kâ.
“Il faut penser aux populations, qui ne peuvent plus cultiver leurs champs et leurs enfants ne peuvent plus construire”, a dit l’édile de Diass, selon qui, depuis la publication en 2010 du décret affectant cette zone à l’aéroport Blaise Diagne, les habitants ne sont plus autorisés à construire dans ce qui est devenu la propriété de la plateforme aéroportuaire.
De même la commune non plus ne peut plus faire de lotissement depuis cette date, au point que même les projets de la municipalité sont en suspens, a souligné Cheikh Tidiane Diouf.
La commune de Diass comptait pourtant transformer son poste de santé en un centre de santé et de construire un centre d’état-civil secondaire.
Le maire évalue à 8.000 ha la surface dévolue à l’aéroport, dont 4.500 sont actuellement occupés, les 3.500 constituant la zone de sauvegarde de l’AIBD.
“Il faut réviser la superficie. Pourquoi ne pas contenir l’AIBD entre l’autoroute à péage et la route nationale ?”, a-t-il suggéré, relevant que l’espace concerné par le décret d’affectation “dépasse largement la route nationale”.
Selon lui, la commune de Diass demande depuis 2015, le déclassement de 300 ha de la forêt classée, pour recaser une partie de ses habitants. Ce qui devrait compléter le site de recasement déjà existant.
A l’en croire, le gouverneur a demandé au maire d’écrire une demande au nom des populations, concernant la révision de la superficie, tout en s’engageant à suivre la demande de déclassement.
Diass se trouve dans la réserve de sûreté de l’aéroport, qui est par conséquent une zone non aedificandi, a répondu le directeur général de l’AIBD Doudou Kâ. Il a toutefois a rassuré qu’une fois que les zones à risque “clairement identifiées”, de concert avec l’Agence nationale de l’aviation civile et de la météorologie (ANACIM), “la construction sera autorisée sur les autres sites”.
Il s’agit de sécuriser l’aéroport, en faisant en sorte qu’aucun tireur à partir d’un quelconque point ne puisse atteindre un avion au décollage ou à l’atterrissage, a-t-il indiqué.
Kâ annonce aussi que l’AIBD projette de construire plusieurs infrastructures, dont un centre de maintenance aéronautique, une deuxième aérogare, une académie des métiers d’aviation, des hôtels, des parcs d’attraction, pour faire de Diass “l’aéroport de référence de la sous-région“.
A Soune Sérère, un village qui se situe aussi dans le domaine de l’aéroport, Doudou Kâ a noté que l’AIBD “peut lui céder” l’espace qu’il occupe, puisqu’il n’est pas dans le périmètre de sûreté.
Un agent de la Division de la surveillance et du contrôle de l’occupation du sol (DSCOS), qui a pris part à la rencontre, a signalé que malgré l’interdiction de construire dans le périmètre relevant du domaine de l’AIBD, lotissements irréguliers et autres constructions se poursuivent sur l’assiette foncière de l’aéroport.
Le gouverneur a demandé que lui soit faite une situation détaillée de ces constructions et lotissements.
Maderpost / APS