Le projet de loi portant statut de l’artiste et des professionnels de la culture, adopté lors du conseil des ministres du 12 août dernier, constitue une réponse de l’Etat à une vieille revendication des acteurs culturels, un acte qui rend possible le parachèvement d’un processus entamé il y a plus d’une décennie.
PROJET DE LOI – Le président de la République, en ordonnant la finalisation de ce texte, traduit “une sollicitude et une considération” à l’endroit de la communauté artistique qui “a travaillé de façon inclusive et participative” sur cette question, avait déclaré le ministre de la Culture et de la Communication Abdoulaye Diop.
Cette loi va permettre au Sénégal d’introduire dans sa législation des mesures phares pour la réglementation de l’emploi, les conditions de travail et de vie des artistes, afin de marquer une rupture définitive avec l’informel qui, selon certains observateurs, “plombe si lourdement le développement du secteur et l’épanouissement du monde culturel”.
Elle “vient ainsi remédier à la faible structuration d’un secteur qui a jusqu’ici souffert de l’absence” d’un statut “permettant aux artistes et autres professionnels de la culture de jouir des bénéfices et avantages que le code du travail octroie à la quasi-totalité́ des autres catégories de métiers en matière de prestations sociales, de protection contre les risques ou de droit à la santé, entre autres”.
Si la loi passe à l’Assemblée nationale, il sera désormais reconnu à l’artiste la qualité de travailleur culturel, au sens de l’Organisation internationale du travail (OIT), ce qui signifie encourager sa promotion en assurant sa protection, sa dignité et son intégrité, sans porter atteinte à sa liberté de création, d’expression et de communication, avait expliqué Alioune Badiane, l’un des experts ayant contribué à l’élaboration de ce projet de loi.
La loi portant statut de l’artiste et des professionnels de la culture est attendue pour apporter des réponses jugées significatives aux préoccupations des artistes et des acteurs institutionnels et non étatiques agissant dans le secteur culturel.
Le statut de l’artiste et des professionnels de la culture concerne, entre autres, la formation, l’information professionnelle, la production, l’emploi, la promotion, la protection sociale et l’accès aux ressources financières.
Aussi, après le vote de la loi 2002-18 du 15 avril 2002 portant organisation des activités de production, d’exploitation et de promotion cinématographiques et audiovisuelles, et de la loi 2008-09 du 25 janvier 2008 sur le droit d’auteur et les droits voisins au Sénégal, l’Etat affiche sa volonté de franchir une étape nouvelle dans la prise en charge de l’exercice des professions artistiques.
Maderpost / APS