Selon Bloomberg, Moscou a lancé une campagne secrète de vaccination contre le Covid-19 pour des milliardaires, PDG et responsables politiques.
CORONAVIRUS – Si la recherche avance un peu partout sur la planète, le vaccin semble encore une perspective lointaine.
Ainsi, le Dr Bruno Hoen, directeur de la recherche médicale à l’Institut Pasteur, a annoncé qu’il ne sera pas mis à disposition du grand public cette année. Au micro de France Info, le scientifique estime même qu’en «2021, ce sera juste un exploit».
Pourtant, comme le révèle Bloomberg, en Russie, certains membres de l’élite économique ou politique du pays recevraient déjà un vaccin expérimental contre le coronavirus. Une campagne menée dans la plus grande discrétion qui aurait commencé dès le mois d’avril.
Le pays dirigé par Vladimir Poutine s’est fixé un calendrier particulièrement ambitieux d’un point de vue médical. L’objectif des autorités est en effet de pouvoir procéder à des vaccinations de masse de la population à partir de la rentrée.
Les PDG de grandes entreprises, des milliardaires ou des officiels de haut rang ont été les premiers à être vaccinés.
Cette phase de test serait restée secrète afin d’éviter un afflux de volontaires. Plusieurs centaines de personnes auraient été concernées. Si la majorité a souhaité rester anonyme, le chef du Fonds d’investissement direct russe (RDIF), Kirill Dmitriev, qui finance la recherche sur le vaccin en Russie, a reconnu que lui et sa famille étaient concernés.
Il s’agit d’un vaccin développé par l’institut de recherche Gamaleya à Moscou. La première phase de test, qui concernait officiellement du personnel militaire, s’est terminée la semaine dernière.
Selon Sergey Netesov, un chercheur en biologie moléculaire de l’université de Novossibirsk, interrogé par Bloomberg, les doses reçues par l’élite russe seraient sûres. Le vaccin aurait en effet été conçu à partir d’autres vaccins. Mais son efficacité resterait encore à déterminer.
«Ceux qui le prennent le font à leurs risques et périls.» Parmi les «patients» identifiés par le média spécialisé, certains signalent de légers effets secondaires comme des douleurs musculaires ou de la fièvre.
Selon le suivi effectué par le New York Times, la phase 3 des tests doit être menée en septembre. L’objectif est ensuite de produire 30 millions de doses pour un usage national, puis 170 millions de doses destinées à d’autres pays.
Lundi 20 juillet, le président Vladimir Poutine a estimé que la Russie avait fait mieux que les pays européens en matière de lutte contre le coronavirus. Avec plus de 780 000 cas diagnostiqués, la Russie se classe au quatrième rang mondial en nombre de contaminations. Mais le pays ne compte officiellement que 12 427 morts.
Un faible taux de mortalité qui a fait naître des soupçons sur la transparence du régime. La semaine dernière, les autorités britanniques ont aussi accusé des hackers russes d’avoir tenté de dérober des recherches dans la mise au point d’un vaccin contre le nouveau coronavirus.
Maderpost / Le Point