Le véhicule de l’armée qui a sauté samedi 13 juin 2020, entre 16 h et 17 h sur une mine anti-char dans le nord-Sindian et plus exactement entre les villages de Lefeu et de Bouyéme, a servi de prétexte à l’édile de Sindian pour plaider en faveur d’un déminage civil dans sa cité.
SECURITE – “Le choc a été si violent que les populations de ces deux villages (Lefeu et Bouyéme) se sont terrées chez elles avant de m’appeler. Ces mines continuent de causer du tort à nos populations et aux forces de défense”, a dit Yankhoba Sagna.
“Le déminage militaire ne nous satisfait pas car nous n’y comprenons rien. Seul un déminage civil pourrait nous permettre de maîtriser la situation. Or, c’est comme si tous les programmes humanitaires nous fuyaient” a ajouté le maire de Sindian.
“Le Nord-Sindian est encore infesté par ces engins de la mort. Ce qui impacte négativement sur le retour des populations qui avaient commencé à s’installer à la faveur de l’accalmie. Aujourd’hui ces populations n’ont plus le cœur à l’ouvrage du fait de ces espaces non sécurisés. Les éleveurs sont en insécurité sur les pistes, les agriculteurs en insécurité dans les champs, les militaires en insécurité dans leur mission”, a conclu Yankhoba Sagna.
Pour rappel, au mois de décembre 2019, les mines anti personnelles avaient également fait des dégâts dans la commune de Sindian. La dernière victime était un homme qui avait sauté sur une mine un jour de dimanche avant de se blesser gravement. Le maire de la commune, Yankhoba Sagna avait saisi la balle au rebond, pour demander l’extension du déminage communautaire dans la commune de Sindian.
“Tout le monde a entendu le cas de cet enfant qui a vu une mine exploser entre ses mains l’année dernière. Ce dimanche, une autre personne a encore sauté sur une mine à Sindian. C’est pourquoi, nous demandons que le déminage communautaire soit élargi dans notre commune qui a souffert de ce conflit armé en Casamance”, avait laissé entendre M. Sagna qui n’a pas manqué de demander la mise en place d’un commissariat de police dans sa commune, pour faire face aux nombreux cas d’agressions et de vols de bétails dans sa localité.
Maderpost / IGM