Les quotidiens reçus lundi à l’APS se sont surtout intéressés à la polémique sur les terres de la région de Dakar et à l’affaire Batiplus, un dossier de détournement d’argent dans une entreprise privée appartenant à des Libanais vivant à Dakar.
REVUE DE PRESSE – Sous l’égide de l’association SOS Littoral, la société civile sénégalaise proteste depuis plusieurs jours contre l’occupation des terres situées au bord de l’Atlantique.
Les autorités gouvernementales sont accusées d’avoir fermé les yeux sur la vente de ces terres qui, selon la loi, doivent rester la propriété de l’Etat et être exploitées exclusivement par ce dernier, au profit de tous. Et, des hommes d’affaires et des chefs religieux ont été mis en cause dans l’acquisition des terres du littoral.
“Les voix continuent de s’élever pour condamner le bradage du littoral. Après le maire de Mermoz Sacré-Cœur, Barthélémy Dias, et le collectif SOS Littoral, c’est au tour du président des Pastef-Les Patriotes, Ousmane Sonko, de descendre hier sur les lieux pour manifester son amertume et sa consternation”, écrit L’As.
“Le ton ferme (…), il a promis la destruction de tous les édifices en question, dès son accession au pouvoir. Le leader des Pastef-Les Patriotes est formel. Ousmane Sonko juge illégale la construction sur le littoral. Raison pour laquelle hier, dans un live sur la plage de Mermoz, il a averti les propriétaires des bâtiments et a menacé de démolir tous les édifices”, ajoute le même journal.
“Toutes les autorités dont les responsabilités sont engagées dans cette affaire devront rendre compte devant la justice”, lit-on dans L’As, qui cite M. Sonko.
Le journal EnQuête évoque un autre litige lié à la terre, à Diass, une commune située dans la région de Dakar, où il y aurait eu “un deal entre le maire, un promoteur [immobilier] et des autorités administratives”.
Il y avait “un projet futuriste pour le village de Boukhou”, qui s’est mué en “une distribution abusive d’un titre foncier appartenant à l’Etat du Sénégal”, selon le même journal. Il rappelle que tout est parti d’une idée qui “ne germait pas que dans la tête de l’ex-président de la République, Abdoulaye Wade, qui a décidé d’y installer le nouvel aéroport international de Dakar”.
Mais, plusieurs années après le départ de M. Wade de la présidence de la République, “un promoteur immobilier (…) est venu leur présenter (aux populations de Diass) le projet de lotissement d’un terrain de 55 hectares dans le village, sur un espace compris dans la forêt classée de Diass”. Et “l’homme d’affaires affirme (…) détenir tous les documents” attestant que le terrain est sa propriété, rapporte le même journal.
Les nombreux conflits liés à la terre font croire à EnQuête qu’il est “difficile de trouver une partie du pays qui échappe aux litiges fonciers”.
Les journaux annoncent que le journaliste Cheikh Yérim Seck, patron du site d’information YerimPost (privé), est convoqué lundi devant la section judiciaire de la Gendarmerie. Seck “s’est prononcé sur divers sujets d’actualité dont le bradage du foncier et l’affaire Batiplus. Concernant cette dernière, il a indiqué que le montant de 650 millions de francs (…) saisi chez les Libanais gérant Batiplus est faux”, lit-on dans EnQuête.
“Je vais vous faire une révélation : la Gendarmerie a saisi chez eux (chez les Libanais propriétaires de la société Batiplus) 4 milliards”, a déclaré le journaliste à la télévision 7TV (privée), ce qui serait à l’origine de sa convocation par les gendarmes, selon le même journal.
“Dans les jours à venir, trois dignitaires seront visés par un mandat d’arrêt international. L’annonce est faite par Cheikh Yérim Seck au cours d’une émission” de la 7TV, rapporte Tribune.
WalfQuotidien évoque la “crise de confiance au château”, autrement dit, au sein du gouvernement, entre le président de la République et les ministres.
“Si vous êtes journaliste, ne soyez pas étonné que vos appels téléphoniques à certains membres du gouvernement sonnent dans le vide par ces temps qui courent. (…) Parce que lors du dernier conseil des ministres, Macky Sall a vertement critiqué ses hommes sur les fuites dans la presse de certaines informations stratégiques”, explique-t-il.
WalfQuotidien ajoute que Macky Sall “n’y est pas allé par le dos de cuillère pour flinguer le gouvernement qu’il soupçonne de sourcer la presse, notamment sur ses colères, des décisions ou encore des bisbilles entre collègues”.
Source A s’est intéressé à la dernière réunion du ministre de l’Education nationale, Mamadou Talla, avec les leaders des syndicats d’enseignants. “Pour maquiller son amateurisme (…), source de la reprise avortée des cours, le 2 juin dernier, Mamadou Talla a tenté de se justifier en indiquant que ce n’est que vers 20 heures que son collègue Abdoulaye Diouf Sarr l’a informé de la contamination de certains enseignants” au coronavirus, écrit-il.
Mais les enseignants, eux, étaient “convaincus que ses explications sont tirées par les cheveux”, et certains d’entre eux “ont fait comprendre à M. Talla que la contamination de leurs collègues a servi de prétexte ‘’pour cacher tous les dysfonctionnements et carences notés dans la préparation de la reprise’’ des cours, poursuit le journal, qui évoque ‘’la stigmatisation des enseignants”.
Maderpost / APS