Les saccages et autres actes de vandalisme enregistrés hier dans la cité religieuse de Touba ne resteront pas impunis. La police semble instamment engagée à traquer les délinquants. Déjà, dans la cité, l’environnement habituel est perturbé par la présence dissuasive de véhicules de police (images).
EMEUTES – Une petite enquête a permis de savoir que les équipes de police déployées sont chargées de museler toute velléité de nouvelles manifestations. En termes clairs, le ministère de l’intérieur a mis en place un dispositif de répression hautement performant et aucun dérapage ne sera toléré, ou pire, sera sévèrement réprimé.
Autre chose à noter : les postes de police de l’agglomération continuent de procéder à des arrestations.
En effet, des recoupements à la source ont permis de savoir que la police de Mbacké dirigée par le commissaire Diédhiou a déjà alpagué 38 personnes. À Touba, le commissaire divisionnaire a mis hors d’état de nuire une soixantaine de manifestants. Des victimes de vandalisme sont même invitées à venir déposer des plaintes si elles le désiraient.
L’enquête se poursuit
Dans l’objectif de mettre la main sur les véritables instigateurs de la descente musclée d’hier nuit à Touba, la police de Janatu Mahwa a décidé de visualiser l’ensemble des vidéos à leur disposition. Ainsi, les enregistrements contenus dans les caméras de surveillance sont en train d’être exploités, tout comme les prises de vue publiées par la presse, à travers les réseaux sociaux notamment. Autrement dit, de nouvelles arrestations sont à craindre dans les prochaines heures.
Il faut rappeler que les dégâts ont été limités par l’intervention du Khalife Général des Mourides qui s’est déplacé personnellement jusqu’à la mosquée pour parler aux manifestants.
La surprenante colère de l’AIS
Dans une déclaration faite par Serigne Mame Cheikh Mbacké Khadim Awa Bâ, l’AIS a demandé à l’Etat du Sénégal de corriger sa feuille de route par rapport à la gestion de la covid-19 pour éviter le pire.
“Les États Africains ont le devoir de changer de dynamique et de ne pas adopter le dispositif de mise dans les pays Européens où des milliers de morts sont enregistrés”, dit-il d’emblée. Le chef religieux de signaler que les autorités ont une part de responsabilité dans ce qui se passe au Sénégal.
“Cet état d’urgence assorti de couvre-feu décrété à cause d’une maladie qui n’est nullement aussi grave qu’on pouvait le laisser penser ne se justifie plus. Ce confinement a réduit à la mendicité d’honnêtes travailleurs pères de famille. Même l’aide alimentaire dont on parle, elle n’est pas encore parvenue aux nécessiteux. Ces manifestations à Touba et ailleurs sont la résultante d’une mauvaise politique de l’autorité. Le pire est à craindre. Je demande au Chef de l’État de mettre un terme à cet état d’urgence et à ce couvre-feu”, conclura le Mbacké-Mbacké.
Maderpost / Dakaractu