Les populations de la capitale sud du pays ont dénoncé lundi les énormes lenteurs constatées dans la distribution de l’aide alimentaire d’urgence.
AIDE – Ces populations ont même banni et boudé les vivres du Président de la République, rapporte IGFM.
Elles n’excluent pas d’organiser une grande marche pour, disent-elles, crier au scandale. La société civile à travers, “Vision Citoyenne” et “FRAPP France Dégage” sont également montées au créneau pour dénoncer ce qu’elles appellent, “les comportements irresponsables du Président Macky Sall vis-à-vis de son beau-frère le ministre Mansour Faye en charge de la distribution des vivres”.
Ces derniers ont donné un ultimatum à Macky Sall et à son gouvernement
“Nous n’en pouvons plus et nous ne voulons plus de ces vivres du Président Macky Sall et de son gouvernement. Ces vivres sont des vivres de la discorde. Ils sont arrivés à Ziguinchor depuis plus d’un mois et depuis lors, les nécessiteux ne peuvent pas y accéder”, a dénoncé avec véhémence la dame Fatou Diédhiou commerçante à Ziguinchor.
“Qu’est-ce qui se cachent derrière ces vivres de Macky Sall ?”, se demande notre interlocutrice. Lui empruntant sa trompette, “à Ziguinchor, force est de reconnaître qu’il y a des lenteurs énormes dans la distribution de l’aide alimentaire d’urgence. Pire, les autorités ne communiquent plus sur cette aide que nos populations ont fini de qualifier de nébuleuse. Aujourd’hui, bon nombre de nos populations ont décidé de bouder et de bannir cette aide alimentaire qui n’est pas encore parvenus aux ayant droits, c’est-à-dire aux nécessiteux”.
“Des personnes nécessiteuses qui n’ont jamais été des demandeurs ou des quémandeurs”, s’offusque à son tour l’enseignant à la retraite Paul D. Diédhiou. Dans cette partie sud du pays, les supputations vont bon train au moment où les nécessiteux souffrent, en cette période COVID 19 où la fermeture des frontières avec la Guinée-Bissau et la Gambie et celle des marchés hebdomadaires a fini d’accentuer la précarité de certains foyers qui peinent à trouver de quoi se mettre sous la dent.
“Nous n’excluons d’appeler les populations pour dénoncer cette situation de précarité dans laquelle nous vivons et ou les accusations fusent de partout”, a soutenu le jeune agriculteur Ibrahima Boubacar Goudiaby.
Cette lenteur dans la distribution de l’aide alimentaire à Ziguinchor à faire sortir de leurs gongs les mouvements citoyens “FRAPP France Dégage” et “Vision Citoyenne”. Ils se sont attaqués vertement au Chef de l’Etat Macky Sall et au ministre Mansour Faye en charge de la distribution des vivres.
“Nous fustigeons et nous dénonçons avec la dernière énergie les déplacements du ministre Mansour Faye dans les régions prétextant qu’il vient procéder au lancement de la distribution de l’aide alimentaire.Il y a deux mois, le Président Sall avait demandé que la distribution se fasse dans dix ou 15 jours. Malheureusement rien n’a été fait par le ministre Mansour Faye qui passe tout son temps à faire tourisme dans ces régions”, a dénoncé Madiadiop Sané coordonnateur du mouvement “Vision citoyenne”.
A l’en croire toujours, “le ministre Mansour Faye pouvait procéder par un seul lancement national de distribution de ces vivres au lieu de passer tout son temps à faire du tourisme déguisé dans toutes les régions du pays. C’est vraiment scandaleux”, a ajouté Madiadiop Sané.
Les membres des mouvements citoyens de Ziguinchor de conclure : “Le Président de la République Macky Sall et le ministre Mansour Faye doivent revenir à de meilleurs sentiments. Ils doivent comprendre que le Pouvoir n’est ni un legs et ni un héritage pour eux. C’est l’argent du contribuable sénégalais qui doit être utilisé à juste prix et à bon escient. Nos populations souffrent.”
“C’est pourquoi, ils doivent comprendre que les Sénégalais sont impatients de recevoir cette aide alimentaire. Cette distribution doit se faire dans la justice, dans la transparence et dans l’honnêteté. Nous ne pouvons pas comprendre qu’un marché de 69 milliards de FCFA puisse connaître une telle lenteur. Ils doivent savoir que les Sénégalais ont le droit d’écrire des demandes d’autorisation pour voyager mais aussi d’écrire des déclarations de marche”, ont-ils conclu.