Les États-Unis ont “condamné” lundi “l’exclusion de Taïwan” de l’assemblée annuelle de l’Organisation mondiale de la santé (OMS), estimant qu’elle portait “encore davantage atteinte à la crédibilité” de cette agence de l’ONU déjà critiquée par Washington pour sa gestion de la pandémie.
EXCLUSION – Dans un communiqué, le chef de la diplomatie américaine Mike Pompeo étrille “l’absence d’indépendance” du directeur général de l’OMS Tedros Adhanom Ghebreyesus, accusé d’avoir “choisi de ne pas inviter Taïwan sous la pression de la République populaire de Chine”.
Le président américain Donald Trump a déjà suspendu l’importante contribution des États-Unis à l’OMS, en l’accusant de s’être “plantée” en s’alignant sur les positions chinoises au début de l’épidémie.
Les pays membres de l’OMS ont décidé lundi lors de la session annuelle de l’organisation de reporter les débats sur la participation de Taïwan comme observateur, alors que les États-Unis et d’autres pays avaient réclamé ces derniers jours que l’île puisse participer.
À l’occasion du premier des deux jours de cette assemblée virtuelle, les pays ont accepté de débattre de la question taïwanaise lors de la reprise des débats, l’OMS espérant qu’il soit possible de les poursuivre plus tard dans l’année. Aucun pays ne s’est opposé à cette proposition.
“Au moment où le monde continue de lutter contre la pandémie de COVID-19, nous avons besoin d’institutions multilatérales qui respectent leurs missions statutaires et servent les intérêts de tous leurs États membres, au lieu de faire de la politique politicienne tandis que des vies sont en jeu”, a protesté Mike Pompeo.
“ Personne ne remet en question le fait que Taïwan a mis en place une des réponses les plus efficaces au monde pour endiguer la pandémie, malgré sa proximité géographique avec le berceau du virus à Wuhan, en Chine”, a-t-il relevé.
“Ce n’est pas une surprise. Les démocraties transparentes, en pleine santé et innovantes comme Taïwan répondent toujours mieux et plus rapidement aux pandémies que ne le font les régimes autoritaires”, a ajouté le secrétaire d’État, en première ligne pour dénoncer la « responsabilité » de la Chine dans la propagation du nouveau coronavirus.
Selon lui, le directeur général de l’OMS “avait le pouvoir légal et disposait des précédents nécessaires” pour inviter Taïwan à l’assemblée annuelle.
“Les actes fielleux de la République populaire de Chine pour faire taire Taïwan démontrent à quel point ses affirmations en faveur de la transparence et de la coopération internationale contre la pandémie sonnent creux, et rendent encore plus flagrante la différence entre la Chine et Taïwan”, a-t-il encore déploré.
Maderpost / Le Devoir