L’ancien vice-président des États-Unis a raflé au moins quatre des six États en lice ce mardi, dont plusieurs de manière écrasante.
INTERNATIONAL – Plus de 150 délégués séparent désormais Joe Biden et Bernie Sanders dans la course des primaires démocrates, et l’avantage est à l’ancien vice-président, à l’issue du “mini-Tuesday” du mardi 10 mars.
Favori déchu puis ressuscité, Joe Biden s’est imposé dans au moins quatre des six États à voter, et pas des moindres. Il a notamment raflé la première place dans le Michigan, qui offrait pas moins de 125 délégués, la plus grosse mise en jeu de ce mardi, portant un coup très rude à Bernie Sanders.
En 2016, à la surprise générale, le sénateur du Vermont s’était en effet imposé dans cet État du nord-ouest américain, battant d’un cheveu Hillary Clinton. Mais il n’a pas réussi à réitérer cet exploit cette année. Avec plus de 85% des bulletins dépouillés, Joe Biden devançait Bernie Sanders avec 52,7% des votes contre 37,5%.
Cette victoire du candidat “modéré” face au “radical” dans le Michigan n’est pas anodine.
Face à Clinton en 2016, Donald Trump avait en effet réussi à s’imposer dans cet État d’ordinaire favorable aux démocrates. Une victoire qui, comme le soulignait alors The Washington Post, avait contribué à envoyer le républicain à la Maison Blanche. En choisissant Biden plutôt que Sanders, le Michigan laisse espérer aux démocrates un possible retour dans leur giron qui pourrait s’avérer décisif en novembre 2020.
"I want to thank Bernie Sanders and his supporters for their tireless energy and their passion," Joe Biden says after a strong showing in Tuesday's primaries. "We share a common goal and together, we'll defeat Donald Trump" #CNNelection pic.twitter.com/1A3xqTGavT
— CNN Politics (@CNNPolitics) March 11, 2020
Ailleurs, et notamment dans les États avec une importante communauté afro-américaine démocrate, l’ancien VP s’est imposé très largement, confirmant sa mainmise sur cet électorat: dans le Mississippi, il a écrasé Sanders en obtenant 81% des votes après un dépouillement quasi complet. Idem dans le Missouri, où il a été déclaré vainqueur à peine les bureaux de vote fermés et a engrangé à terme 60,1% des suffrages.
Le vice-président devrait également pouvoir compter sur l’Idaho, où il a rapidement été donné gagnant, avant de confirmer avec 48,4% des voix sur la quasi-totalité des bulletins dépouillés.
Fort de ce deuxième succès consécutif après le Super Tuesday, Joe Biden va poursuivre sereinement sa campagne. “Il y a une semaine, beaucoup de gens disaient que notre campagne était morte. Aujourd’hui, nous sommes plus que vivants”, a-t-il d’ailleurs répété lors d’un discours à Philadelphie, une fois assuré d’avoir remporté au moins 3 États. “On dirait qu’on a eu une autre bonne soirée”,a-t-il lancé, souriant et confiant.
“Rien n’est acquis”… et main tendue à Bernie
Confiant oui, mais pas trop. D’ailleurs, alors même que tous les candidats de poids de son parti lui ont apporté leur soutien — à l’exception d’Elizabeth Warren — Joe Biden a joué la carte de la sobriété ce mardi soir et affirmé qu’il ne fallait “rien prendre pour acquis”.
Et il est même allé plus loin, en tendant ouvertement la main à son rival numéro 1 chez les démocrates. “Je tiens à remercier Bernie Sanders et ses partisans pour leur énergie infatigable et leur passion. Nous avons le même but et ensemble, nous battrons Donald Trump”, a-t-il lancé, faisant en même temps la promotion de l’union sacrée démocrate contre l’actuel président.
Une façon d’appeler Bernie Sanders, désormais son seul rival de poids, à se retirer pour le rejoindre et ainsi reprendre la Maison Blanche? De son côté, le sénateur du Vermont fait grise mine. Déjà en perte de vitesse après le Super Tuesday, sans aucun soutien officiel chez ses anciens rivaux, la soirée de ce mardi ne lui a pas permis de se rassurer.
Selon des résultats encore partiels, il n’a tenu tête à Joe Biden que dans un seul État: le Dakota du Nord, où il est donné gagnant avec 44,8% des voix, pour 37% des bulletins dépouillés.
Dans l’État de Washington, absolument rien n’est joué. Après dépouillement de 67% des bulletins, Bernie Sanders ne devançait Joe Biden que de très (très) peu avec 32,7% contre 32,5% pour l’ancien V.-P.
Preuve que les résultats sont difficiles à avaler, le sénateur du Vermont, qui avait lui aussi annulé son meeting dans l’Ohio à cause du coronavirus, a fait savoir en fin de soirée — et après l’annonce des résultats d’au moins quatre États — qu’il ne s’exprimerait pas.
“C’était sa possible échappée. Sa possible échappée était ce soir. Elle n’a pas eu lieu”, a lâché auprès de CNN un de ses proches conseillers, affirmant que la décision de poursuivre ou pas la campagne revenait au sénateur. Même son de cloche du côté de son soutien le plus médiatique, la députée Alexandria Ocasio-Cortez: “Ce n’est pas la peine d’essayer de l’enrober – ce soir est une soirée difficile. C’est une soirée difficile pour le mouvement dans son ensemble.”
Maderpost / Huffingtonpost / TOUSSAY