Le Premier ministre italien Giuseppe Conte a annoncé mercredi la fermeture de toutes les écoles et universités, “à titre de précaution”, pour contrer l’épidémie de coronavirus qui a déjà fait 107 morts dans le pays, troisième le plus touché au monde.
CORONAVIRUS – C’est officiel. Le gouvernement italien a annoncé, ce mercredi 4 mars, la fermeture de toutes les écoles et universités du pays, un acte fort. Cette mesure sera “effective à partir de demain” jeudi 5 mars, a précisé M. Conte lors d’une brève conférence de presse à l’issue d’un conseil des ministres exceptionnel.
L’Italie, 7e économie mondiale, est le premier pays européen et du G7 à adopter une mesure aussi draconienne. “En ce moment, nous nous concentrons sur l’adoption de toutes les mesures pour endiguer le virus ou retarder sa diffusion parce que le système de santé, bien qu’efficace et excellent, risque d’entrer en surchauffe”, a-t-il expliqué.
La ministre de L’Education Lucia Azzolina, présente au coté de M. Conte, a reconnu que fermer les établissements jusqu’au 15 mars était une “décision lourde”, tout en “s’engageant” à que “ce service public essentiel continue à être assuré à distance”.
Les écoles et universités étaient déjà fermées dans les trois régions les plus touchées: la Lombardie (la région de Milan), l’Emilie-Romagne et la Vénétie (autour de Venise). La quasi-totalité des 21 régions italiennes ont recensé des cas de contagion, excepté pour le moment le Val D’Aoste, frontalier de la France.
Le gouvernement a expliqué qu’il fallait absolument limiter au maximum les contacts et intervenir le plus vite possible pour stopper la propagation du virus. Le Premier ministre Conte a réuni tous ses ministres mercredi et les discussions ont été consacrées “en grande partie à la situation dans les écoles et universités”, alors que l’Italie est juste derrière la Chine et la Corée du Sud en nombre de cas de contaminations, en l’occurrence 3.089 selon le dernier bilan publié mercredi soir par la Protection civile italienne.
D’autres mesures à venir
Le précédent bilan datant de mardi donnait 79 morts et 2.502 cas, soit une hausse en 24 heures de 28 morts et 587 cas. Parmi les 1.346 personnes encore hospitalisées mercredi, 295 se trouvent en soins intensifs, soit toujours environ 10% des cas.
“3,47% des personnes contaminées sont décédées et 8,94% sont guéries”, a précisé le chef de la Protection civile Angelo Borrelli, expliquant que “les régions touchées renforcent les structures d’accueil pour assurer les soins intensifs” et qu’il n’y a pas de difficultés notables.
Selon les médias, le gouvernement étudie d’autres mesures de précaution réunies au sein d’un décret, comme respecter une distance de sécurité d’au moins un mètre entre les personnes, éviter poignées de mains et bises, et jouer les matches de foot à huis clos.
Les supporteurs n’auraient pas non plus accès aux entraînements des équipes. Les mesures affectant le football, valables un mois, pourraient être révisées au bout de deux semaines.
Le décret prévoirait aussi d’éviter au maximum rassemblements et foules. C’est pourquoi tous les salons, conférences et congrès devraient être reportés, en particulier dans le secteur de la santé, de manière à libérer au maximum le personnel sanitaire.
Il serait aussi conseillé à toutes les personnes âgées de plus de 75 ans de rester chez elles et de ne pas fréquenter de lieux publics. Ce conseil est étendu aux personnes de plus de 65 ans présentant des pathologies susceptibles de s’aggraver au contact du coronavirus.
L’essentiel des morts italiens étaient des personnes âgées – en moyenne des octogénaires et nonagénaires – ou atteintes de pathologies antérieures.
Selon la ministre de l’Education, le conseil des ministres a également “discuté de mesures économiques”, alors que l’économie italienne, déjà anémique, est affectée par l’épidémie, en particulier le secteur du tourisme qui représente 13% du PIB.
L’association professionnelle Confturismo-Confcommercio (tourisme et commerce) prévoit ainsi 31,6 millions de touristes en moins pour la période allant du 1er mars au 31 mai, soit une perte de 7,4 milliards d’euros.
Maderpost / AFP / Gildas Le ROUX