Le Sénégal recevra les fruits de la première phase des travaux du parc éolien de Taïba Ndiaye, faisant un pas vers l’objectif de fournir l’électricité à tous et de diversifier son mix au profit des énergies renouvelables, selon les promoteurs du projet.
ELECTRICITE – Le parc éolien de Taïba Ndiaye (ouest), premier projet d’énergie éolienne à l’échelle industrielle au Sénégal, sera connecté au réseau dans la deuxième semaine du mois de décembre 2019, ont indiqué les responsables de l’entreprise britannique Lekela, qui conduit le chantier.
A les en croire, cinquante mégawatts seront injectés grâce à 16 éoliennes dans le réseau de la Senelec, la compagnie nationale, dans une première phase, a confié le directeur général de Lekela Senegal, Massaer Cissé.
A terme, en 2020, 158 mégawatts seront livrés par 46 turbines s’élevant jusqu’à 180 mètres de haut, l’équivalent d’un immeuble de 60 étages, dans cette zone rurale proche de l’Atlantique, a-t-il dit. La centrale va “satisfaire un besoin urgent”.
“Nous avons bien avancé dans les travaux. Nous sommes à six semaines de la mise en route de la première phase de 50 mégawatts qui sera composée de 16 machines. Le parc est composé de 46 machines pour une capacité totale de 158 mégawatts. La mise en service se fera en trois phases de 50 mégawatts chacune”, a-t-il détaillé au cours d’une visite de presse visant à constater de visu l’état d’avancement des travaux.
“Ce parc va couvrir en capacité installée 15% de la production nationale. Concrètement, on peut servir des millions de personnes”, a-t-il ajouté, sur un total de 15 millions de Sénégalais.
Le développement énergétique est un chapitre capital du Plan Sénégal Emergent (PSE) élaboré par le pouvoir et qui vise à transformer l’économie du pays en croissance pour le mettre sur la voie de l’émergence d’ici à 2025.
D’une enveloppe de 200 milliards de francs Cfa, la centrale, selon M. Kassé, va produire suffisamment d’énergie pour “satisfaire un besoin urgent pour le pays”.
Il dit toute sa fierté de l’implantation au Sénégal du “premier parc éolien d’Afrique de l’Ouest”.
Un Parc qui, dit-il, va permettre à la Senelec d’avoir “un mix énergétique qui va apporter 25% d’énergie renouvelable dans le mix énergétique du pays. Il y a très rarement des pays qui peuvent dire qu’ils ont un mix énergétique assez important de cette taille”.
Se prononçant sur le recrutement de la main-d’œuvre locale tant souhaitée par les riverains, le directeur général du parc éolien de Taïba Ndiaye estime qu’ils “sont inclus de plusieurs manières. La première c’est durant la conception ou même avant avec le recrutement de 247 travailleurs ressortissants de la communauté sur une population totale d’employés de 600 Africains. Pour dire que le tiers des travailleurs est sénégalais”.
Dans un pays où la pauvreté affecte environ 40% de la population, la part de ceux qui ont accès à l’électricité est chiffrée à plus de 60%, mais avec une forte disparité aux dépens des campagnes.
Le pouvoir compte élargir l’accès à une électricité bon marché, augmenter les capacités de production et rééquilibrer le mix, où le pétrole et le charbon importés prédominent lourdement. Avec son ensoleillement et plus de 500 km de côte, le Sénégal dispose d’un potentiel d’énergie propre appréciable.
De même, poursuit le directeur général, il est prévu dans la deuxième phase du projet “une formation pour la maintenance de ces éoliens pour toutes les personnes qui vont travailler sur la partie exploitation”.
Et de rassurer : “On va développer au Sénégal une capacité technique et une expertise qui seront exportées”.