Quelque 500 élèves-policiers ont entamé, lundi à Thiès, une formation aux droits humains, initiée par l’Observatoire national des lieux de privation de liberté (ONLPL), dans le but de sensibiliser ces futurs agents d’exécution des lois au principe d’interdiction de la torture sous toutes ses formes, rapporte l’APS.
FORMATION – La session qui se déroulera pendant cinq jours au Centre annexe de l’Ecole nationale de police de Thiès est animée par des experts de la question dont des magistrats et l’Observateur des lieux de privation de libertés, Josette Marceline Lopez Ndiaye.
Les élèves agents de la 45-ème promotion de l’Ecole de police sont les bénéficiaires de cet atelier. Il s’agit de sensibiliser les futurs policiers sur la ‘’gravité de la torture, des mauvais traitements, des traitements inhumains, cruels et dégradants’’, a expliqué l’Observateur national des lieux de privation de liberté.
Il est aussi question de ‘’montrer aux élèves agents policiers les comportements à adopter en, présence d’un détenu pour ne pas commettre ces actes aujourd’hui proscrits’’. ’’C’est pour leur bien, le bien de l‘Etat qu’ils servent et celui des victimes sur lesquels s’exercent ces traitements’’, a-t-elle dit précisant que les sanctions prévues contre les auteurs de tels actes sont ‘’très dures’’, pouvant aller de 5 à 10 ans d’emprisonnement.
Leur responsabilité peut être mise en cause de manière disciplinaire, administrative et pénale. Cette formation, la deuxième du genre, cible les futurs agents de police qui seront appelés à aller sur le terrain, a dit le commissaire de police Ababacrine Sadikh Ndiaye, commandant du Centre annexe de Thiès, qui a salué le choix de l’ONLPL.
Cette session, a dit le policier, s’inscrit dans la logique des enseignements dispensés dans l’établissement où 40 heures sont consacrées au module des droits humains. La preuve de ‘’tout l’intérêt que la police accorde au respect des droits humains’’, selon lui.
Quatre cours portant notamment sur l’institution de prévention des traitements inhumains qu’est l’ONLPL, le respect des droits, la responsabilité pénale des agents d’exécution des lois, sont inscrits à l’agenda de la première journée.
Après avoir ratifié la Convention des Nations unies contre la torture, le Sénégal a mis en place un mécanisme national de prévention, en l’occurrence, l’ONPLP, installé en 2009. L’ONPL a été dirigée de 2012 à 2017 par le magistrat Boubou Diouf Tall, avant d’être remplacé par l’actuel Observateur, pour cinq ans non renouvelables.
Source : APS