MEDIAS – Le secrétaire général du ministère de la Communication, des Télécommunications, des Postes et de l’Economie numérique, Yoro Moussa Diallo, a estimé que s’il est mené, avec professionnalisme et responsabilité, le journalisme d’investigation devient ‘’un élément essentiel’’ de transparence et de bonne gouvernance pour toute société qui se veut démocratique.
‘’L’adoption du nouveau code de la presse, au-delà de l’assainissement de la profession et la prise en charge des aspects liés au numérique, met en place un important fonds d’appui consacré au renforcement des entreprises de presse, aux contenus et à la formation des acteurs’’, a dit le secrétaire général du ministère de la Communication, des Télécommunications, des Postes et de l’Economie numérique, Yoro Moussa Diallo.
Yoro Moussa Diallo, qui a présidé l’ouverture officielle de l’atelier d’échanges et de lancement d’une Plateforme citoyenne d’appui au journalisme d’investigation (PAJI), a indiqué que l’implication des citoyens dans la vie démocratique et le développement économique ne peut être effective que par le concours de médias forts et l’implication de journalistes outillés et très bien documentés.
‘’En journalisme, l’investigation fait partie des genres majeurs. Sa particularité est d’aller en profondeur dans le traitement de faits délicats afin de rendre publique une vérité souvent tenue secrète ou dissimulée’’, a signalé M. Diallo, selon qui ‘’le rôle des médias n’est plus à démontrer dans notre quotidien, dans la consolidation et la promotion des valeurs démocratiques et de l’Etat de droit’’.
Yoro Moussa Diallo a, toutefois, rappelé que le genre est très exigent et peut présenter des risques pour le journaliste par rapport à l’importance du sujet abordé et des enjeux.
‘’C’est pourquoi ce type de journalisme nécessite pour le professionnel, une solide formation, du talent, de l’intégrité, de l’engagement et beaucoup de persévérance pour ne pas dire de courage’’, a-t-il fait valoir, estimant qu’’en tant qu’autorité, nous avons l’intime conviction que le succès du journalisme d’investigation dépend ‘’étroitement’’ de l’accès aux données et aux sources d’information.
Pour leur part, les membres de ‘’African Journalists forum’’ (forum des journalistes africains, en anglais) travaillent pour la promotion du journalisme d’investigation, à l’ère du numérique, dans une approche participative des populations à l’exercice du pouvoir, à travers le lancement officiel de cette plateforme.
Dans le cadre de l’articulation journaliste et engagement citoyen sur laquelle travaille depuis quelques années, ‘’African Journalists forum’’ qui regroupe des professionnels de l’information et de la communication ainsi que des chercheurs de plus de trente pays, va lancer, au Sénégal et en Gambie, cette plateforme, a expliqué son président, le journaliste sénégalais, René Massiga Diouf.
‘’C’est le choix que les journalistes ont fait et s’y sont investis avec professionnalisme depuis toujours, malgré le lourd tribut qu’ils ont payé pour faire éclore la vérité et informer les populations sur la manière dont les dirigeants tiennent le gouvernail pour éviter que le navire tangue’’, a laissé entendre M. Diouf.
Depuis quelques années, ajoute-t-il, on note des mutations considérables qui changent de plus en plus les ressorts dans les médias, avec des conséquences importantes affectant le journalisme.
Cette situation trouve son point d’ancrage dans l’évolution rapide des nouvelles technologies, qui entraînent un passage de niveau dans les mécanismes de diffusion de l’information.
D’après lui, le journalisme est, aujourd’hui, bousculé par les turpitudes de l’évolution sociale, et ses approches méthodologiques toujours non-réactualisées dans la fabrication der l’information, laissant engouffrer dans la brèche des canaux et méthodes de diffusion qui allient rapidité, instantanéité, ou encore vérité.
‘’Conscient d’une perte de vitesse à laquelle il trouve de moins en moins une solution, le journaliste doit résolument faire sa propre autocritique, redéfinir le champ de validité de ses prétentions, et s’ouvrir à de nouveaux horizons dans les processus de diffusion et de légitimation des contenus’’, a souligné le président du forum des journalistes africains.
‘’L’objectif visé par le forum des journalistes africains épouse parfaitement les engagements de notre pays en termes de transparence, de bonne gouvernance et de participation citoyenne à travers le Plan Sénégal émergent (PSE), la vision politique de son Excellence, le président de la République Macky Sall’’, a relevé M. Diallo.
Il a ajouté que l’Etat a pris la pleine mesure des enjeux pour avoir adopté un nouveau code de la presse et doter le pays d’Etat de droit basé sur une justice équitable, la bonne gouvernance et la promotion de ma paix et de la sécurité.
‘’Au-delà des valeurs fondamentales qui sous-tendent la vision de l’Union africaine (UA), traduite à travers l’Agenda 2063 +L’Afrique que nous voulons+, et l’engagement de la communauté internationale à atteindre les objectifs de développement du millénaire (ODD) d’ici à 2030, constituent des raisons supplémentaires pour promouvoir et renforcer la pratique du journalisme d’investigation en Afrique’’, a dit Diallo.
‘’Nous sommes désormais à l’ère du numérique marquée par la Data (la donnée) et, par conséquent, nous encourageons la promotion et le développement de l’Open Data (données ouvertes)’’, a fait remarquer le secrétaire général du ministère de la Communication, des Télécommunications, des Postes et de l’Economie numérique.
Saluant la pertinence du choix du forum des journalistes africains de mettre en place une plateforme citoyenne d’appui au journalisme d’investigation, M. Diallo est d’avis que ce cadre contribuera ‘’certainement’’ au renforcement des capacités des acteurs et permettra d’offrir aux populations des contenus et services de qualité dans une approche participative et constructive au débat public.
Source : lejecos