Donald Trump l’avait acté dans un décret qqs minutes après son investiture et c’est effectif depuis cette nuit. Les États-Unis mettent en pause leur aide étrangère pendant 90 jours, le temps, précise le secrétaire d’État Marco Rubio d’évaluer si les programmes d’aides américains sont conformes à la politique de Donald Trump. Cette décision ne concerne ni l’Égypte ni Israël. Elle épargne aussi l’aide alimentaire d’urgence. Les ONG sont consternées.
ETATS UNIS – Les États-Unis ont gelé leur aide étrangère, à l’exception de celle fournie à l’Égypte et Israël — qui sont parmi les plus importants bénéficiaires de l’aide militaire des États-Unis à coups de milliards de dollars en armement -, ainsi que l’aide alimentaire d’urgence, le temps d’un réexamen complet. « Aucun nouveau fonds ne sera engagé (…) tant que chaque nouvelle attribution ou extension proposée n’aura pas été examinée et approuvée » en conformité avec le programme du président Donald Trump, indique une circulaire interne du secrétaire d’État américain, Marco Rubio, adressée au personnel du département d’État, rapporte l’AFP.
La circulaire ne fait aucune mention de l’Ukraine, qui a bénéficié sous l’ancienne administration Biden de milliards de dollars d’aide pour se défendre face à la Russie.
La circulaire découle du décret signé par le président Trump lundi, dès le jour de son investiture, ordonnant de geler l’aide étrangère des États-Unis pour 90 jours. Dans sa note, le secrétaire d’État fait valoir qu’il est impossible pour la nouvelle administration d’évaluer si les engagements existants en matière d’aide étrangère « ne font pas double emploi, sont efficaces et sont conformes à la politique étrangère du président Trump ». Ce dernier avait assuré dans son décret lundi que « l’industrie et la bureaucratie de l’aide étrangère des États-Unis ne sont pas alignées sur les intérêts américains et, dans de nombreux cas, sont contraires aux valeurs américaines ».
L’aide alimentaire d’urgence exemptée
L’aide alimentaire d’urgence est cependant exemptée, ce qui devrait bénéficier notamment à la bande de Gaza après le cessez-le-feu conclu entre Israël et le Hamas palestinien.
Selon des chiffres officiels, les États-Unis sont le principal pourvoyeur d’aide humanitaire et au développement dans le monde, y consacrant environ 1% du budget du gouvernement fédéral, ce dont se félicitait l’ancien président démocrate Joe Biden. Ce dernier avait demandé pour l’exercice budgétaire 2025 (octobre à septembre) quelque 42,8 milliards de dollars pour financer l’aide étrangère gérée par le département d’État et l’Agence américaine pour le développement (USAID).
Plusieurs ONG se sont alarmées de l’impact de ce gel, en particulier concernant l’aide humanitaire et au développement. C’est le cas de l’ONG Oxfam qui mène des actions dans une quarantaine de pays. « On est extrêmement effrayé par cette annonce, ça fait rentrer le monde de l’humanitaire dans son entièreté, dans une incertitude terrible », s’alarme Louis-Nicolas Jeandeaux, joint par Nicolas Feldmann du service Économie.« Compte tenu du poids des États-Unis, c’est vraiment la réponse à toutes les crises humanitaires actuelles, qui est remise en question. Il faut avoir en tête que les États-Unis sont le principal bailleur de l’humanitaire et de très loin. » Et il prend l’exemple des programmes d’aide engagés pour le Liban: « 40% de l’aide humanitaire engagée (au Liban) devait être fournie par les États-Unis. Pour nous, cela veut dire que sur nos cinq programmes spécifiquement en réponse à ce plan humanitaire, pour au moins deux, on n’a plus aucune certitude (sur notre capacité à) les mettre en œuvre sur l’année à venir ».
Maderpost / Rfi