Le 15 août, la fête de l’Assomption est l’une des célébrations les plus importantes du calendrier chrétien. Commémorant la montée de la Vierge Marie au ciel, cette fête dédiée exclusivement à la Vierge Marie, est observée avec ferveur dans de nombreux pays à travers le monde, avec des traditions et des pratiques qui varient d’une région à l’autre.
RELIGION – Au Sénégal, pays à majorité musulmane mais avec une importante communauté chrétienne, l’Assomption est également une fête marquante, célébrée avec un mélange unique de spiritualité, de festivités, et de cohésion sociale.
En effet, l’origine de l’Assomption remonte aux premiers siècles de l’Église chrétienne. Dès le IVe siècle, on trouve des références à la « Dormition » de la Vierge Marie, c’est-à-dire son « endormissement » ou sa mort, dans des écrits chrétiens orientaux. Ce terme est souvent utilisé pour désigner la fin de la vie terrestre de Marie, sans insister sur la manière dont elle a été emmenée au ciel.
Au VIe siècle, la fête de la Dormition était déjà célébrée dans l’Église d’Orient, particulièrement à Jérusalem, où une basilique fut construite sur le lieu présumé de son tombeau. La tradition voulait que Marie, après avoir terminé sa mission terrestre, ait été emmenée corps et âme au ciel par les anges.
La fête de l’Assomption, telle que nous la connaissons aujourd’hui, a commencé à se répandre en Occident au cours du Moyen Âge. Elle a été célébrée pour la première fois de manière officielle dans l’Église d’Occident au VIIIe siècle, sous le nom de « l’Assomption de Marie ». À partir de cette période, la dévotion mariale et l’importance de cette fête n’ont cessé de croître, devenant l’une des principales célébrations du calendrier liturgique.
Dans les pays à forte tradition catholique, l’Assomption est un jour férié, marqué par des processions, des messes solennelles, et des rassemblements communautaires.
À Lourdes, en France, au sanctuaire Notre-Dame, un lieu de pèlerinage mondialement connu, des milliers de fidèles se réunissent pour prier et célébrer Marie. En Italie, c’est une journée dédiée à la prière, suivie de festins qui sont observés par les fidèles.
La célébration de l’Assomption au Sénégal
Au Sénégal, bien que la population soit majoritairement musulmane, la fête de l’Assomption est observée avec un respect particulier par la communauté chrétienne, notamment catholique. Le 15 août est un jour férié officiel, ce qui permet à tous les Sénégalais, quelle que soit leur foi, de participer ou de témoigner des festivités.
Les célébrations de l’Assomption au Sénégal sont marquées par des messes solennelles dans les églises à travers le pays. La Cathédrale de Dakar, ainsi que d’autres lieux de culte, accueillent des centaines de fidèles pour des offices religieux.
Les homélies prononcées ce jour-là mettent souvent l’accent sur la paix, la solidarité, et l’importance de vivre en harmonie, valeurs chères à la société sénégalaise. Ainsi dans un contexte de polémique du port du voile dans certains établissements, cette année l’église catholique ne va pas manquer de se prononcer sur le sujet qui a tant fait de bruit.
Ainsi, dans les villes et les villages, les célébrations de l’Assomption sont également marquées par des repas festifs en famille, où les plats traditionnels sénégalais sont partagés. C’est un moment de rassemblement où l’esprit de convivialité et de partage, typique de la culture sénégalaise, est mis en avant.
L’Assomption, au-delà de sa signification religieuse, est aussi un symbole d’unité et de tolérance au Sénégal. Dans ce pays où coexistent différentes religions, les célébrations de l’Assomption sont l’occasion de rappeler l’importance de la coexistence pacifique et du respect mutuel. Les musulmans sénégalais, connus pour leur hospitalité et leur ouverture, participent souvent aux réjouissances de leurs voisins chrétiens, illustrant ainsi la solidarité inter-religieuse qui caractérise le pays.
En somme, l’Assomption au Sénégal est une fête riche de spiritualité, de traditions, et de valeurs communes. Elle témoigne de l’attachement des Sénégalais à leurs croyances et à leur culture, tout en réaffirmant l’importance de vivre ensemble dans la paix et l’harmonie.
Maderpost / Dakaractu