Moins de trois jours après avoir adressé 24 questions au gouvernement, le député Guy Marius Sagna revient à la charge. Cette fois-ci, M. Sagna interpelle le gouvernement sur 7 questions liés à l’eau, au foncier, à l’introduction des langues nationales dans les programmes scolaires, à la diplomatie…entre autres. In extenso l’intégralité de ces questions.
QUESTIONS AU GOUVERNEMENT – « J’ai déposé aujourd’hui sept (07) questions écrites adressées au gouvernement du Sénégal.
1- La multinationale Suez a demandé l’autorisation de licencier un délégué du personnel titulaire Monsieur Oumar Ba de Sen’Eau. Son crime : de défendre le Sénégal et ses collègues travailleurs avec ses camarades. Le gouvernement du Sénégal ne doit pas accepter d’être l’instrument de la cause néocoloniale et de pillage du Sénégal de Suez. Le 24 mars 2/24 le peuple sénégalais a choisi le patriotisme économique.
Si licenciement il doit y avoir c’est Suez qui devrait être licenciée du Sénégal elle :
+ Suez qui été prise en flagrant délit de hold-up sur le portefeuille des Sénégalais avec des compteurs à eau ultra sensibles
+ Suez qui cannibalise la Sen’Eau avec ses options qui défient toute raison
+ Suez qui prétend mensongèrement n’avoir fait que des pertes à la Sen’Eau depuis son arrivée
Oumar Ba, délégué du personnel titulaire à la Sen’Eau et ses camarades devraient être décorés mais surtout pas sanctionnés encore moins licenciés.
Suez ne doit aucunement être soutenu par le gouvernement du Sénégal dans son entreprise d’édification d’un désert syndical par des manœuvres d’intimidation, de licenciement, de refus de voir les travailleurs siéger au conseil d’administration…
2- la marchandisation de l’eau au Sénégal a rendu nos structures de santé inhumaines.
J’ai interpellé le gouvernement sur le cas d’une séquestration d’un bébé par la clinique Nour pour le paiement de facture médicale la semaine dernière.
J’ai demandé au gouvernement du Sénégal s’il était vrai que certaines structures sanitaires pour se faire payer s’adonnaient à des pratiques de séquestration ou de prise en otage ?
La clinique Nour a-t-il empêché le vendredi 02 août dernier aux parents d’un nouveau-né de l’amener chez eux pour défaut de paiement de frais médicaux ?
Je dénonce énergiquement ce genre de traitement inhumain et dégradant inacceptable dans une structure de santé où l’on soulage les êtres humains mais sûrement pas où l’on ajoute aux malheurs des malades et de leurs accompagnants.
La santé des êtres humains ne saurait être une marchandise qui autorise les structures de santé publiques ou privées à recourir à des actes de tortures psychologiques pour se faire payer.
Le slogan de notre système de santé doit être”la santé avant tout” et non “la facture avant tout”.
3- Solidarité au peuple africain du Mali victime du terrorisme soutenu au moins par l’Ukraine.
L’embuscade meurtrière terroriste chez nos sœurs et frères du Mali, la communication provocatrice de l’ambassadeur de l’Ukraine dans notre pays et la rupture des relations diplomatiques annoncée par le Mali nous interpelle fortement.
Je soutiens le communiqué du ministère de l’intégration africaine et des affaires étrangères exprime notre solidarité avec le peuple frère malien confronté avec les peuples frères du Burkina et du Niger à des agressions terroristes.
Notre solidarité panafricaine non négociable est entière pour que cessent les ingérences extérieures avouées et/ou camouflées et soit respectée l’intégrité territoriale et nationale du Mali.
4- Intégration des langues nationales dans le système éducatif sénégalais
L’actuel gouvernement est issu d’une coalition politique qui a battu campagne pour l’introduction des langues nationales dans l’enseignement.
J’ai transmis au gouvernement les questions suivantes qui sont en réalité celles d’un groupe de sénégalais.e.s :
A. Existe-t-il un calendrier précis pour l’introduction des langues nationales dans nos écoles ? Quand le programme d’enseignement en langues nationales, notamment en wolof, sera-t-il effectivement mis en œuvre ?
B. Quelles sont les stratégies envisagées pour faciliter la transition vers un enseignement en langues nationales, tout en assurant la qualité de l’éducation ?
C. Comment le gouvernement compte-t-il surmonter les défis logistiques et financiers liés à cette transition, notamment en termes de formation des enseignants et de production de matériel pédagogique ?
D. Quelles mesures seront prises pour valoriser nos langues nationales dans les domaines scientifique, politique, juridique et économique ?
E. Comment le gouvernement prévoit-il d’impliquer les communautés locales et les experts linguistiques dans ce processus ?
F. Quelles études ont été menées pour évaluer l’impact potentiel de cette transition sur les performances scolaires et le développement économique du pays ?
5- Dettes dues à des entreprises accompagnées par l’ADEPME, la DER et la BMN
L’ADEPME, la DER et la BMN accompagnent des entreprises dans leur développement et ont signé avec ces entreprises des accords, s’engageant à rembourser une partie de leurs investissements après que ces derniers soient réalisés.
Ces entreprises attendent depuis plus de neuf (09) mois des remboursements prévus pour fin 2023 ou début 2024.
Ce retard provoque des difficultés financières, entraînant démissions, licenciements, incapacités à payer fournisseurs et matières premières en un mot signent la mise à mort de plusieurs entreprises.
Quelle est l’origine de ces blocages ? Quand ces entreprises sénégalaises seront elles remboursées ?
6- Refus de ma réintégration de trois délégués du personnel à la CBAO
J’ai salué le refus du licenciement de trois (03) délégués du personnel par la CBAO. Le ministre du travail a tout mon soutien car la volonté de certains patrons qui ne veulent pas de délégués du personnel mais cherchent des délégués du patronat, qui ne souhaitent pas avoir des représentants des travailleurs mais des représentants du patron ne doit pas passer. Les droits des travailleurs doivent être scrupuleusement respecté parmi ceux-ci leurs droits syndicaux.
7- Activités suspectes sur le Littoral en face de Malibu Plage
J’ai saisi le gouvernement au sujet de Malibu Plage dont les riverains m’ont contacté.
Lors des travaux de la VDN 3, la société CDE avait établi sa base sur un terrain qui fait face à la mer (Malibu Plage). À cet endroit, il y avait autrefois les filaos qui étaient censés être un bouclier contre l’avancée de la mer. Alors que les travaux de la VDN 3 sont achevés depuis belle lurette, ce terrain est devenu un dépotoir de sable, de gravats avec une circulation incessante de camions. Les riverains sont dans l’ignorance totale quant aux activités menées dans cette zone et la nature de ces dépôts. Le moindre mal est la poussière qui vient des tas de sable et de gravats qui occultent la vue sur la mer.
En quoi consistent les activités ci-dessus évoquées sur la Malibu Plage ? Qui sont ceux qui la pratiquent ? Quel droit ont-ils d’utiliser ce terrain qui abritait autrefois les filaos et qui etait considérée comme un espace public ? Qui leur a donné l’autorisation d’occuper ce terrain?
À côté de ce terrain, à l’angle, s’est installé un vendeur de bazar qui occupe un grand espace. Au début, il y avait une installation sommaire faite de bâches et maintenant il y a un mur en briques et des rideaux de fer. Ces travaux laissent présager que l’espace sera bientôt aménagé en magasin en bonne et due forme. Cette occupation est-elle légitime ?
Les riverains ont l’impression d’assister à une occupation anarchique et un partage de cette zone. Il y a quelques semaines, les femmes qui vendaient du poisson grillé en face de cet espace ont été déguerpies alors que le vendeur de bazar n’est pas inquiété dans ce grand espace. Les activités ont dégradé fortement cet environnement qui ressemble maintenant à une déchèterie à ciel ouvert.
Les riverains de Malibu Plage qui habitaient dans un cadre de vie vert et sain depuis 1986 veulent savoir si leur situation va aller de mal en pis. La société Guèye Holding y détient-elle un bail ?
Guy Marius Sagna»
Maderpost