Pour matérialiser le Projet, les nouvelles autorités peuvent compter sur entre autres matelas à ressorts : les exonérations fiscales, la réduction du train de vie de l’Etat, l’enrichissement illicite et les fonds détournés. Des niches à milliards à même de donner de l’oxygène aux finances publiques y sont englouties.
FISCALITE – Les nouvelles autorités ont du pain sur la planche pour restaurer les finances balafrées depuis des années. Pour s’en convaincre, en moins de 3 mois d’exercice de pouvoir, les nouvelles autorités ont fait recours aux marchés financiers international et régional pour assurer la continuité du fonctionnement de l’Etat. En début juin dernier, précisément en date du 6 juin, le gouvernement sénégalais confirmé l’information de l’Agence Bloomberg indiquant que le Sénégal a levé sur les marchés financiers un pactole de 450 milliards de francs CFA, soit 750 millions de dollars américains. A cela, il faut ajouter les 28,480 milliards de francs CFA levés sur le marché financier de l’Umoa-Titres le 4 mai dernier entre autres. Ce qui se justifie amplement par un réel besoin de liquidité des nouvelles autorités pour tourner la machine économique.
Et pourtant, les nouvelles autorités avaient clamé urbi orbi, une fois au pouvoir mettre terme au Plan Sénégal Emergent (Pse) en lieu et place de leur PROJET. Mais, la situation financière trouvée, ne les offre aucune marge de manœuvre. D’où la continuité des discussions pour la seconde revue du programme soutenu par le Fmi au titre du Mécanisme Elargi de Crédit (MEC) et de la Facilité Elargie de Crédit (FEC), et la Facilité pour la Résilience et la Durabilité (FRD).
Le Projet peut compter sur…
Visiblement pour se tirer d’affaires, le régime en place semble compter sur entre autres les exonérations fiscales abusives. C’est ainsi que les entreprises de presse ont été la cible des tenants actuels du pouvoir. Par rapport aux manquements des médias, elles (les autorités) n’entendent pas fléchir. Pour ce qui est des dépenses, elles ont donné instruction aux différents départements ministériels et autres démembrements de l’Etat de faire des états des lieux exhaustifs. Au premier des mesures, la visite du Premier ministre (PM) au Building administratif Mamadou Dia le 17 avril dernier pour en avoir une idée précise du coût de sa réhabilitation. Il en est de même pour l’enrichissement illicite notamment le foncier avec la visite inopinée du Président de la République Bassirou Diomaye Diakhar Faye le 1er mai dernier à Mbour 4. Il s’en suivra la suspension de toutes les constructions sur le littoral pour deux mois aux fins d’une bonne appréciation de la sitaution. Sur les fonds détournés, le chef de l’Etat a ordonné l’Inspection générale d’État de passer au crible plus de 70 structures publiques. Objectif : traquer les auteurs de malversations économiques et rétablir la bonne gouvernance. Au nombre desquelles la Société d’exploitation du Train express régional (Senter), le Fonds de soutien de l’Energie (Fse), la Commission d’attribution des licences de pêche, les Fonds destinés à la pêche artisanale, Air Sénégal, Aide à la Presse nationale, e Fonds d’appui à l’édition (Fae), l’Agence pour la promotion des investissements et des grands travaux (Apix), l’Aéroport international Blaise Diagne de Diass (Aibd), Handling (2AS), le Fonds d’entretien routier autonome (Fera), La Poste, la Société africaine de raffinage (Sar), le Budget Coupe du Monde (Qatar 2022), la Coupe d’Afrique des Nations (Can 2024), la Loterie nationale sénégalaise (Lonase), la Caisse des dépôts et consignations (Cdc), l’Autorité de régulation des télécommunications et des postes(Artp), l’Office des lacs et cours d’eau (Olac), le Conseil exécutif des transports urbains durables (Cetud), l’Agence autonome des travaux et gestion des routes(Ageroute), l’Autoroute Ila Touba, le Building administratif de Dakar… pour ne citer que ces niches à coût de milliards et dont la transparence reste suspecte.
Plus de 800 ONG défiscalisées
L’État sénégalais perd aussi des milliards par an pour avoir défiscalisé plus de 800 Organisations non gouvernementales (ONG). Il se révèle même que bon nombre d’elles opèrent en toute fausseté par rapport à leurs activités déclarées. D’où la pertinence de revoir tout cela. Mieux, si Dakar est réputé abrité plusieurs sièges d’institutions internationales et régionales, c’est en partie lié à son régime fiscale moribond qui laisse des milliards lui filer entre les doigts. Il en est de même pour les représentations diplomatiques. Et pourtant, en Europe, en Asie et aux USA, c’est seulement le tiers de la représentation diplomatique qui est défiscalisé. Mais, au pays de la Téranga (hospitalité) tout répond à son nom légendaire. Et pourtant, un budget conséquent est alloué à toutes ces ONG, ces ambassades, ses institutions internationales et régionales
Voilà autant de leviers solides pouvant permettre aux autorités actuelles de dérouler dans les mois à venir leur offre politique (le Projet).
Maderpost / Seneplus