Après le foncier, les nouvelles autorités s’attaquent aux médias. Plus de 30 organes de presse sont dans la tourmente après avoir reçu des notifications du service des impôts. Certains même ont vu leurs comptes bloqués. Face à cette situation, le président du Conseil des diffuseurs et éditeurs de presse du Sénégal (CDEPS) Mamadou Ibra Kane a organisé, ce mercredi 5 juin, une réunion d’urgence.
REDRESSEMENT FISCAL – Sur Rfm, le patron d’africom qui édite le quotidien Stades dit ne pas comprendre ce harcèlement et soupçonne des règlements de compte. « Entre le 21 mai et le 05 juin, nous avons reçu des notifications de dettes fiscales. La procédure est trop rapide. On pourrait peut-être s’interroger sur le pourquoi. Les impôts sont très diligents pour certaines entreprises de presse contrairement aux autres », s’interroge-t-il.
Le patron de presse n’a pas manqué d’accuser l’ex-Président de la République. Selon Mamadou Ibra Kane, Macky Sall est responsable de cette situation. « Tout cela découle de la non formalisation de sa promesse d’effacement fiscal », rappelle-t-il.
Poursuivant, le journaliste tire à boulets rouges sur les politiciens. « On considère l’entreprise de presse comme commerciale. Ce qui est une aberration parce que la presse remplit une mission de service publique. Et à ce titre, elle doit faire l’objet d’un traitement spécifique tant du point de vue de la fiscalité que du point de vue du financement et de la dotation pour le développement de la presse », affirme Mamadou Ibra Kane.
Le président du CDEPS d’ajouter : « Ici au Sénégal, tout cela ne fait l’objet d’aucune réflexion. Et, les hommes politiques quand ils sont dans l’opposition, ils saluent le rôle de la presse mais une fois au pouvoir, ils restent avec leurs manteaux d’hommes politiques et ils ne comprennent pas qu’ils doivent revêtir leurs manteaux de chefs d’État ».
Maderpost / Seneweb