Candidat à une élection présidentielle pour la deuxième fois, Mamadou Lamine Diallo, 64 ans, présente le profil du brillant technocrate à la grande capacité de propositions, féru des questions économiques et de développement industriel du Sénégal et du continent africain en général.
PROFIL – Le candidat de la coalition ”MLDTEKKI2024” au scrutin du 24 mars, s’était présenté comme candidat indépendant à l’élection présidentielle de février 2007 au Sénégal, obtenant 0,48 % des votes. Il avait développé, au cours de la campagne électorale, des idées pour, disait-il, ”montrer aux Sénégalais qu’une autre voie est possible”, estimant que des “solutions pertinentes” pouvaient être trouvées aux difficultés rencontrées par les populations, la jeunesse notamment.
En sa qualité de président du Mouvement Tekki, il est membre de la Conférence des leaders de la coalition Bennoo Siggil Senegaal, victorieuse lors des élections locales de 2009. Il a également pris une part active aux travaux des Assises nationales, organisées en 2008-2009 par des organisations socioprofessionnelles, de la société civile, des partis politiques, pour faire un inventaire de la trajectoire du Sénégal depuis 1960 et jeter les bases d’une refondation.
Né en 1959 à Dakar, il effectue ses études primaires à la Zone B et secondaires au lycée Van Vollenhoven (actuel lycée Lamine Gueye), où il obtint son baccalauréat en 1977. Il intègre alors les classes préparatoires au Lycée Louis le Grand à Paris (France) avant d’être admis à l’École polytechnique de Paris, puis à l’École des Mines de Paris, obtenant un diplôme d’ingénieur de ces deux établissements. En 1988, il obtient son doctorat en économie de l’École des Mines de Paris.
Pour 2024, Mamadou Lamine Diallo propose un programme dénommé ‘’Agenda de redressement national du Sénégal’’, axé sur quatre piliers et six mesures d’urgence. Leur mise en œuvre, selon lui, permettra à court terme d’apaiser le climat socio-politique, à moyen terme d’apporter des réponses aux urgences auxquelles font face les Sénégalais, et, à long terme, de réformer l’économie pour créer des emplois.
Les quatre piliers de son programme de candidat sont : la restauration des valeurs qui sous-tendent la République ; la réconciliation du Sénégalais avec les institutions ; la construction d’une nouvelle économie offensive planifiée d’industrialisation et, enfin, la construction d’un Sénégal brillant en Afrique et dans le monde.
L’objectif du deuxième pilier du programme est de ”réconcilier le Sénégalais avec ses Institutions”. Il est axé notamment sur la réduction des pouvoirs du président de la République. ”Je propose de réduire, dès ma prise de fonction, les pouvoirs du président de la République et de les encadrer dans certains domaines : le président de la République ne sera plus président du Conseil supérieur de la magistrature ; les nominations aux emplois civils et militaires seront organisées par des règles précises selon les postes considérés”, dit Diallo dans son programme.
Le président de la République ”sera un justiciable et pourra être attrait devant la justice pour des décisions contraires aux intérêts du Sénégal. En particulier, les faits constitutifs de la haute trahison seront précisés dans la loi pour donner un contenu concret à la haute trahison”, souligne le candidat, relevant que ”cette redevabilité juridique sera étendue à l’ensemble de l’administration : pouvoirs exécutif, législatif et judiciaire”.
Sur la feuille de son expérience, Mamadou Lamine Diallo aligne de prestigieuses positions : économiste Senior de l’Energie aux bureaux d’études SEED et SYNDEX à Paris, effectuant des études sur les marchés pétroliers, le raffinage et les énergies domestiques (1988-90) ; conseiller de l’administrateur de la Banque mondiale à Washington D.C., chargé du suivi des programmes d’ajustement structurels (1990-93).
Diallo a été, entre 1993 et 1994, directeur adjoint à la Direction des études de la Banque centrale des Etats de l’Afrique de l’Ouest (BCEAO), y effectuant des travaux sur la dévaluation du franc CFA, les taux de change d’équilibre, la mise en chantier de l’Union économique et monétaire ouest africaine (UEMOA).
De 1994 à 2002, il a été conseiller technique du Premier ministre, chargé du suivi des réformes sectorielles pour le renforcement de la compétitivité de l’économie, successivement président du Conseil d’administration de la Société nationale de recouvrement (SNR), président du Conseil d’administration du Centre expérimental de recherches et d’études pour l’équipement (CEREEQ), président du Comité de gestion de la liaison maritime Dakar-Ziguinchor.
Entre 2002 et 2010, il est directeur adjoint à la Direction de la recherche et de la statistique de la Banque centrale des Etats de l’Afrique de l’Ouest (BCEAO), directeur adjoint de Cabinet puis directeur de Cabinet du président de la Commission de l’Union africaine à Addis Abeba, conseiller du directeur du département des études économiques et monétaires de la BCEAO, à Dakar.
En juillet 2022, Mamadou Lamine Diallo est élu député à l’Assemblée nationale pour la troisième fois.
Maderpost / Aps