Comment sauver le Sénégal à la suite de la décision inattendue du chef de l’État d‘abroger le décret convoquant le corps électoral quelques heures avant l’ouverture officielle de la campagne pour le douzième scrutin présidentiel prévu le 25 février 2024, qui restera une tâche noire sur nos plus belles pages démocratiques ce d’autant qu’il est évident, constant et immuable que la Constitution du 22 janvier 2001 ne permet pas au chef d’État Macky Sall de réduire ni de proroger son mandat d’une seule journée, comme il le soulignait lui-même en 2012 lorsqu’il s’opposait à Me Abdoulaye Wade, son prédécesseur.
PRESIDENTIELLE – Pour rappel, le Conseil constitutionnel avait déjà indiqué avant le référendum du 20 mars 2016 que le Président Macky Sall ne pouvait tenir la promesse faite de réduire son mandat.
L’article 27 de la Constitution est sans équivoque : « La durée du mandat est de cinq ans. Nul ne peut exercer plus de deux mandats consécutifs ».
Avec la durée du mandat fixée à 5 ans et son second mandat prenant fin le 2 avril prochain, le Président Macky Sall doit se plier aux rigueurs de l’article 103 de la Constitution, qui stipule que le caractère républicain, la durée et le nombre de mandats ne peuvent faire l’objet d’aucune révision. Une clause irrévisable.
Ainsi, même si la proposition de loi déposée est adoptée, elle ne peut changer l’ordre des choses, la date d’expiration du mandat du Président Sall est prévue pour le 2 avril 2024 à minuit.
Et, en cas de démission du Président de la Républiuqe avant le 2 avril, le président de l’Assemblée le remplacera et sera tenu d’organiser entre 60 et 90 jours le scrutin présidentiel.
Cette situation désastreuse sur laquelle nous éviterons de trop insister tant elle va à l’encontre de notre culture démocratique et de nos idéaux, devient à notre sens une opportunité. Surtout alors que les choses se compliquent pour le Président Macky Sall, dont le Premier ministre désigné, Amadou Ba, aurait refusé de contresigner le décret abrogeant celui convoquant le corps électoral (décret numéro 2023-2283).
La possibilité de redéfinir les règles du jeu devient une solution, avec ceux qui auront franchi le filtre des parrainages, incluant cette fois-ci le candidat du PDS, Karim Meissa Wade. Il appartiendra au peuple d’élire son président selon ses choix et non ceux qui leur seront imposés.
À défaut, le pays s’engouffrera dans une crise politique, sociale, économique et financière aux conséquences incalculables. Sauver le Sénégal, c’est d’abord l’aimer.
Maderpost / Charles FAYE