Thierno Alassane Sall n’entend pas céder un centimètre aux responsables du Parti démocratique sénégalais (PDS). Suite à l’attaque dont il a été victime ce mercredi à l’Assemblée nationale, le candidat à la prochaine présidentielle de février 2024 compte porter plainte.
ASSEMBLEE NATIONALE – « Vous avez été témoin de mon agression. Comme pour la collègue Amy Ndiaye Gniby, j’espère que vous ferez votre rapport. Je vais porter plainte contre mes agresseurs. J’espère qu’avec la même sévérité que vous avez traité le rapport de ma collègue, vous aurez cette même sévérité concernant l’agression dont j’ai été victime ».
« Cette assemblée-là est indigne de représenter le Sénégal et c’est elle qui s’en prend au reste de nos institutions. Vous ne pouvez faire taire personne. Pas plus que vous n’avez rien contre ma réclamation. Le peuple sénégalais a compris et est debout », s’est-il offusqué.
Auparavant, dans un communiqué rendu public, Thierno Alassane Sall a dénoncé l’attitude du PDS notamment sa demande d’ouverture d’une commission parlementaire sur une corruption présumée de magistrats. In extenso l’intégralité de sa déclaration.
“Dans un moment où notre nation se trouve à la croisée des chemins, l’initiative du PDS, soutenue par BBY, d’instaurer une commission d’enquête parlementaire relève d’une manœuvre politicienne douteuse. La création de cette commission met en lumière une tentative concertée de créer une pseudo-crise institutionnelle, exploitant des allégations fallacieuses pour servir des intérêts partisans étroits.
La mise en place de cette commission constitue une violation flagrante de la séparation des pouvoirs, un principe fondamental de notre République. Cette initiative présentée sous des airs de légitimité est en réalité une manœuvre visant à instaurer une crise institutionnelle artificielle en faisant le lien avec l’article 52 de la Constitution relatif aux pouvoirs exceptionnels du Président de la République dans l’optique de justifier un prochain complot contre la République et notre démocratie.
Le PDS, ayant vu son candidat écarté sur un fondement constitutionnel incontestable, s’allie à BBY qui a vu ses requêtes contre des candidats rejetées. Il s’agit sans doute d’une tentative désespérée de remettre en cause cette décision par des moyens détournés, bafouant ainsi la Constitution qui exclut toute voie de recours contre les décisions de la Haute Instance.
Les faits invoqués pour justifier cette commission relèvent du domaine pénal et auraient dû être traités par les voies judiciaires appropriées, respectant ainsi le cadre légal et institutionnel de notre pays.
Cette démarche soulève des questions sur la sélectivité des sujets méritant l’attention de l’Assemblée nationale. Des scandales bien plus graves, tels que la gestion des fonds Covid, les rapports de l’IGE et de la Cour des comptes, ou encore les récentes tragédies nationales non élucidées, n’ont jamais été jugés dignes d’enquête parlementaire. Cette sélectivité traduit une manipulation politique qui menace l’intégrité de nos institutions et la confiance du peuple sénégalais en ses représentants.
Nous nous trouvons à un moment décisif de notre histoire, où le respect des principes démocratiques doit primer sur les calculs politiques. Agir en apprentis sorciers avec les fondements de notre République risque de nous plonger dans une crise dont les répercussions dépasseraient largement le cadre politique, menaçant la stabilité, la paix sociale et la cohésion nationale.
Il est de notre responsabilité, à tous, de protéger notre démocratie et de veiller à la préservation de nos institutions. Nous appelons au respect des principes qui fondent notre nation. En tant que défenseur des valeurs démocratiques et de l’intégrité des institutions, je reste résolument engagé à lutter contre ces apprentis sorciers qui dealent avec l’avenir de notre nation”.
Maderpost