Le Groupe parlementaire Liberté, Démocratie et Changement n’a pas attendu longtemps pour répliquer après la sortie de l’Union des Magistrats du Sénégal (UMS).
CORRUPTION PRESUMEE – Dans un communiqué parvenu à Seneweb, ce groupe, qui regroupe majoritairement des députés issus du Parti Démocratique Sénégalais (PDS), « rappelle que l’Assemblée Nationale est un pouvoir au même titre que le pouvoir judiciaire et vote les lois que les juges se doivent d’appliquer et respecter en toute intégrité ». Mamadou Lamine Thiam, Président de ce groupe, déclare, dans un entretien avec des journalistes, ce lundi, que « le parlement est au-dessus de tout ». Les parlementaires parlent d’ailleurs « d’immixtion du bureau exécutif de l’UMS dans les travaux des députés de l’Assemblée Nationale souveraine ». Un fait qu’ils dénoncent à travers leur communiqué.
Jugeant que l’UMS est dans une logique « corporatiste », les libéraux estiment que l’organisation « n’est pas concernée par cette affaire et/ou ne peut pas interférer, sous quelque forme que ce soit, dans les travaux de l’Assemblée Nationale ». Pour eux, le dernier communiqué des magistrats défie une « Institution de la République et constitue une menace à celle-ci, d’une manière grave et immédiate, et donc à son fonctionnement régulier ».
Se fondant sur les articles 2, n°2017-10 du 17 janvier 2017 de la Loi organique portant statut des magistrats, 88 et 93 de la Constitution, le groupe parlementaire Liberté, Démocratie et Changement met en garde l’UMS contre toute tentative de « stopper la mise en place d’une commission d’enquête parlementaire ou interférer dans les travaux de l’Assemblée Nationale » ou encore une volonté de « stopper une convocation de membres du Conseil constitutionnel en vue de leur éventuelle audition par une commission d’enquête parlementaire ».
Les parlementaires défendent l’idée selon laquelle, le privilège de juridiction « ne s’étend pas à l’audition desdits membres par l’Assemblée nationale et sa commission d’enquête parlementaire qui n’agit pas en matière pénale mais pour la transparence dans les affaires publiques ». « Le groupe parlementaire Liberté, Démocratie et Changement met en garde le bureau exécutif de l’UMS contre toute tentative de sédition et manœuvre visant à embrigader et instrumentaliser les magistrats dans un scandale qui ne relève pas de leur compétence », poursuit-on.
Ces parlementaires entendent donc aller jusqu’au bout de leur action. Après l’adoption en commission du mémorandum portant la mise sur pied de la commission d’enquête parlementaire, les députés seront convoqués ce mercredi en plénière.
Maderpost / Seneweb