Le président d’Afrikajom Center, Aliou Tine s’inquiète de la posture de l’administration, notamment celle de la DGE, qui « refuse d’appliquer la décision de justice » ordonnant la réintégration de Ousmane Sonko sur les listes rectorales. Face à cette situation, il appelle au dialogue et à la concertation qui ouvrent la voie pour « trouver des consensus forts en matière électorale ».
PARRAINAGE – « À quoi sert la justice en tant qu’organe de régulation en période électorale et de surcroit sur la question importante de l’éligibilité, si sa décision n’est pas appliquée par les institutions concernées, notamment l’administration. Comment qualifier une administration chargée d’organiser les élections qui non seulement refuse d’appliquer la décision de justice, mais se dérobe derrière des pratiques et des comportements qui humilient, méprisent des citoyens, en s’abritant derrières la force et les FDS. Des méthodes peu conformes aux normes, aux textes, aux règlements et à la bienséance, qui choquent et indignent.
Ces images de l’avocat de Sonko et de Ayib face aux policiers sont catastrophiques pour l’image du Sénégal. Le silence du ministre de l’intérieur Sidiky Kaba est inadmissible, il nous doit des explications et doit agir pour faire respecter la décision de justice.
Il y va de la crédibilité du processus électoral et de sa crédibilité personnelle au regard de son parcours exceptionnel en tant qu’avocat et de militant des droits de l’homme. Il est désormais un homme d’état, il doit agir avec dignité et responsabilité. C’est pour la première fois que le Sénégal fait l’expérience d’une défaillance aussi caractérisée de son administration face à une question majeure de démocratie et d’état de droit pour une raison simple: l’Administration électorale ne communique pas, ne dialogue pas, ne se concerte pas avec les acteurs concernés. C’est un manque caractérisé de responsabilité et de compétence. Loin de manifester l’Autorité de l’état, on montre au contraire les faiblesses des institutions et de leurs animateurs que l’on compense par des ruses maladroites, par les forces de police et par un autoritarisme rampant et toxique pour le climat politique et social. Il faut dialoguer, c’est le dialogue et la concertation qui peuvent permettre de trouver des consensus forts en matière électorale. Le PR MackySall ne doit pas quitter le pouvoir en laissant derrière une situation confuse et instable. Il doit parler et dialoguer chaque fois que des difficultés se présentent. Nous avons besoin de cette flexibilité qui a toujours porté bonheur au Sénégal. Alors il faut le dialogue de la dernière chance », a posté Alioune Tine.
En effet, hier, mardi 19 décembre, le mandataire de Ousmane Sonko, Ayib Daffé, son avocat Me Ciré Clédor Ly et accompagné d’un huissier se sont rendus à la direction générale des élections (DGE) pour le retrait des fiches de parrainage du maire de Ziguinchor, candidat à la présidentielle du 25 février 2024. Malgré les incidents qui se sont produits à la DGE, ils sont encore rentrés avec les mains vides.
A quelques jours de la clôture des dépôts de parrainage, fixée le 26 décembre prochain, la candidature de Ousmane Sonko reste incertaine. Leader de l’Ex-Pastef avait annoncé Bassirou Diomaye Faye, placé sous mandat de dépôt, comme plan B. Ce dernier a même déposé sa caution à la Caisse des dépôts et des consignations (CDC).
Maderpost