Candidate de la Présidentielle du 25 février 2024, Anta Babacar Ngom a décliné ses ambitions. La présidente du mouvement Alternative pour la relève citoyenne (ARC) dit avoir préconisé « une rupture radicale », une fois portée à la tête du Sénégal.
PRESIDENTIELLE 2024 – « Je fais partie de cette génération qui, voyant les limites du système politique actuel, a décidé d’instaurer une rupture radicale, de proposer une alternative réaliste et constructive », a-t-elle confié à « Jeune Afrique », en pleine tournée nationale menée jusqu’à la fin de l’année pour se faire connaître et recueillir les quelque 50 000 signatures requises. « Cela se passe bien, même mieux que prévu », assure la candidate, sans toutefois donner le nombre de soutiens déjà obtenus.
Interrogée sur sa candidature à la prochaine Présidentielle, la dirigeante de la Sedima a tenu à préciser que « (s(on) engagement n’est pas le fait d’un caprice ou d’une lubie », affirmant avoir voulu sauter le pas dès 2021, après les émeutes meurtrières provoquées par l’arrestation de l’opposant Ousmane Sonko, poursuivi pour viols.
Si, à l’époque, Anta Babacar Ngom Diack échoue à emporter l’adhésion de sa famille, deux ans plus tard, à l’été 2023, alors que des violences se sont reproduites, elle y parvient en annonçant, à la fin d’août, sa candidature, qui se veut être celle « de la renaissance du Sénégal », a écrit “JA”.
Formée au Canada et en France, elle met en avant son expérience de « capitaine d’industrie » à la tête de la Sedima depuis la fin de 2015. « Elle a beau avoir fait ses preuves à la tête de l’une des plus importantes structures privées du pays et appartenir à une grande famille de la banlieue de Dakar, elle n’est pas connue dans les quatorze régions du Sénégal », commente pour nos confrères du magazine panafricain un connaisseur de la famille Ngom, qui juge l’entrée dans la course à la présidentielle « prématurée ».
« Je me suis engagée pour l’élection de Macky Sall, en 2012»
Autre point faible à ses yeux : qu’Anta Babacar Ngom Diack ait fait partie de l’équipe de campagne de Macky Sall lors du scrutin de 2012. « Je me suis en effet engagée durant six mois afin qu’il devienne le quatrième président de la République, tout en sachant que je retournerai dans l’industrie dès l’investiture passée », raconte la candidate.
« Si je ne peux qu’être déçue par le fait que projet imaginé n’a pas été mis en œuvre, j’ai la chance de n’être responsable d’aucun bilan. Mon manque d’expérience politique, que certains qualifient de faiblesse, est pour moi une force », affirme-t-elle à « Jeune Afrique », expliquant être en train de constituer une « génération Anta Babacar », à savoir un noyau de militants proposant localement des activités sportives, culturelles et éducatives à destination des 18-35 ans.
Elle « incarne la volonté des femmes de prendre toute leur place dans le développement de notre pays, ce que l’on ne peut que saluer », met en avant un acteur du monde économique, se réjouissant du nombre de prétendants issus de cette sphère, mais anticipant la nécessité de se rassembler in fine derrière celui ou celle qui franchira l’obstacle des parrainages.
« Si ce n’est pas cette fois-ci, ce sera la suivante… », ajoute la même source citée par “JA”, rappelant la difficulté pour des personnalités extérieures à l’appareil politique de tirer leur épingle du jeu.
« L’expérience a montré que, bien souvent, les gens ne votent pas pour un programme ni même pour une personne, mais se laissent guider par des considérations plus terre à terre, comme un petit billet », reprend-il, pour expliquer la quasi-impossibilité pour un novice en politique de percer.
Maderpost / Seneweb