L’opposition sénégalaise cherche toujours les voies et moyens pour aller, soudée, à l’assaut des électeurs prochainement. D’où, la création de la coalition “FITE” (Front pour l’inclusivité et la transparence des élections) qui vient d’être portée sur les fonds baptismaux.
PRESIDENTIELLE 2024 – Quelles sont vraiment les chances de la toute nouvelle coalition de l’opposition pour faire face au régime du président Sall? Et puis, ses membres parviendront-ils à faire face au problème majeur de leadership et d’objectifs communs?
Des questions qui méritent d’être posées à un peu plus de 3 mois de l’élection présidentielle de 2024.
Même si la plate-forme “dite radicale”, regroupe en son sein une trentaine de candidats à la candidature pour la présidentielle de 2024, d’emblée, ses initiatiateurs ont écarté Taxawu Sénégal de Khalifa Sall et le Parti démocratique sénégalais (PDS). Beaucoup y voient une continuité de la coalition Yewwi sans le patron de Taxawu Sénégal et le leader de l’ex-parti Pastef, Ousmane Sonko en prison, qui ne représente plus grand chose.
Pour rappel, cette principale coalition de l’opposition s’est déchirée depuis 3 mois déjà avec sa rupture annoncée avec le mouvement politique de Khalifa Sall, l’un de ses membres fondateurs, sur fond de tensions avec l’ex-parti Pastef. L’ancien maire de Dakar et ses partisans étaient accusés de “collusion” avec la mouvance présidentielle, de “forfaiture” et de “trahison” par leurs anciens compagnons.
En tout cas, si la nouvelle coalition part avec les mêmes faiblesses que Yewwi Askan Wi, il y’a de fortes chances qu’elle n’aille pas loin. Déjà, rien que le fait d’exclure certains leaders représentatifs de l’opposition pourrait créer des suspicions préjudiciables pour la crédibilité de la nouvelle plate-forme.
Ce qui peut constituer une triste erreur car en politique, la soustraction n’est pas la bonne méthode mais il est plutôt recommandé de fédérer les forces pour ratisser le plus large possible.
Donc, les risques que la mayonnaise ne prenne pas sont bien réels. Il serait mieux pour “FITE” d’éviter d’hériter des faiblesses de Yewwi qui manquait de leadership. Tout le monde a senti que sans le maire de Ziguinchor, la gauche a manqué de leader qui servirait de locomotive pour tirer les wagons.
Certes, Macky Sall ne sera pas cette fois-ci au rendez-vous mais il ne sera pas loin de son poulain, Amadou Ba, le candidat de la coalition présidentielle, qui pourrait être très redoutable pour les joutes à venir. Depuis plusieurs semaines, le candidat du “Macky” parcourt le Sénégal des profondeurs et pas seulement, certainement pour se faire d’avantage connaître et surtout se forger une bonne réputation aux yeux des populations.
Mais comme on dit, en politique, il n’y a pas de logique. On se le rappelle, contrairement à l’Alternance de 2000, effectuée dans l’enthousiasme populaire et un immense élan d’espoir, la victoire de 2012 contre Abdoulaye Wade fut obtenue dans la douleur et le doute. La coalition Benno Bokk Yaakar s’était constituée comme un rassemblement par défaut. Dès le départ, ses composantes se méfiaient les unes des autres, en raison des divisions qui avaient marqué Benno Siggil Senegaal à la veille du scrutin.
Dès le début, un jeu de dupes s’était installé peu à peu dans les rangs des partenaires. Et pourtant, Macky Sall et sa coalition Benno Bokk Yakaar avaient fini par remporter les élections.
Alors, “wait and see” disent les anglophones, un proche avenir nous édifiera.
Maderpost / Aly Saleh