Lamine Ba, Sg national adjoint chargé des cadres du Parti démocratique sénégalais est revenu sur la structuration et le poids du PDS à quelques encablures de la prochaine élection présidentielle. Il a, par ailleurs révélé que le régime actuel n’a cessé de le courtiser mais il reste toujours fidèle à sa conviction. Lamine Ba était l’invité du jury du dimanche sur Iradio.
PRESIDENTIELLE 2024 – « Je ne vais pas faire dans la politique politicienne pour faire une analyse assez solide. Mais aujourd’hui, je ne crois pas qu’il y ait un parti plus solide que le PDS. Vu son parcours, vu sa doctrine, vu son offre politique vu également sa capacité de résilience pendant les 12 années passées dans l’opposition sénégalaise. Je rappelle que la première ambition du président Macky Sall, c’était de réduire l’opposition à sa plus simple expression particulièrement le PDS. Il s’est acharné sur ce parti. Suite à la perte du pouvoir, il a utilisé la carotte pour enlever le parti de ses ressources humaines de qualité, de ses cadres qui a tout fait pour nous disloquer et nous réduire à sa plus simple expression. Malheureusement, les 10 années passées dans l’opposition nous ont permis de prouver la solidité de notre appareil, de prouver la pertinence de la vision politique qui a animé et qui a été porté par notre leader le président Abdoulaye Wade », a-t-il rétorqué.
Mieux, Lamine Ba déclame avec assurance qu’ « aujourd’hui, nous sommes le parti le plus attractif parce que nous avons réussi, malgré les difficultés, malgré les brimades, malgré le harcèlement du pouvoir en place qui a utilisé l’appareil d’Etat, les moyens de l’Etat, la puissance publique contre nous. Nous avons réussi à nous repositionner sur l’échiquier politique national, à nous intéresser à la vitalité de notre parti en procédant au renouvellement de nos structures, à la vente des cartes ce qu’aucun parti au Sénégal n’a encore fait ce jour ».
« Le PDS regorge de plus de 400 cadres »
Cependant, des couacs ont été notés au sein du PDS. En réponse à cette interpellation, Lamine Ba souligne : « nous avons engagé le processus de la vente des cartes. C’est vrai qu’il y’a quelques couacs ce qui est inhérents à une entreprise de réorganisation d’un parti. Il y’a des gens qui étaient là pendant des années qui pensaient devoir être toujours là. Il y’a de nouveaux militants qui s’estiment être en devoir de revendiquer leurs responsabilités dans le parti. Ce qui crée forcément un choc des ambitions. Je constate effectivement qu’il y’a des problèmes mais notre parti a mis en place des procédures et mécanismes qui permettent à tout un chacun de se faire entendre et de faire revendiquer ses droits. Donc, je ne vois aucun inconvénient par rapport à cela ».
Par ailleurs, il a rappelé que le PDS à 59 fédérations qui vont être installées et il y’aura un congrès qui va investir le candidat du parti en perspective des prochaines élections présidentielles. « Au moment où je vous parle le parti regorge plus de 400 cadres. Nous faisons nos activités et c’est peut-être en dehors de l’espace médiatique », a-t-il aussi soutenu sur les ondes de la 90.3 fm
« J’AI TOUJOURS ÉTÉ COURTISÉ PAR LE RÉGIME ACTUEL, MAIS… »
Lamine Ba fait partie des rares responsables politiques du parti démocratique sénégalais à avoir décliné l’appel du camp présidentiel. Sur ce, il explique : « c’est Dieu qui décide de ce que vont être les personnes. Ce qu’on a nous tous c’est notre motivation, c’est notre engagement et notre projet. Moi j’ai milité au PDS en 2007. N’ayant aucune responsabilité, j’ai été parmi ceux qui ont animé la génération du concret. Je rappelle que ce n’était pas un parti, mais un mouvement dans le PDS. Je suis passé par la génération du concret de 2007 à 2012 et je me suis battu aux côtés de ceux qui étaient dans ce mouvement-là pour le compte du PDS et pour le compte du candidat Abdoulaye Wade, mais sous la direction de Karim Wade ».
Et M. Ba d’ajouter : « quand nous avons perdu le pouvoir, j’ai continué dans le parti en tant que jeune cadre. Je n’ai aucun regret, au contraire ça m’a permis d’asseoir une base à Nioro où tous les responsables avaient rejoint l’autre camp. Dans le département, malgré l’opposition dans laquelle nous sommes, malgré le manque de moyens, nous avons réussi à nous imposer comme la première force politique du département de Nioro et rien ne se fera à l’avenir en termes politiques à Nioro sans le PDS ».
À la question de savoir pourquoi il a décliné l’appel du camp présidentiel ? Il déclare : « je n’ai jamais tenté de transhumer, mais par contre, j’ai toujours été courtisé. J’ai décliné toutes sortes d’offres politiques. Jusqu’à la première Dame, jusqu’aux plus hautes autorités (…) je les comprends c’est normal, mais je n’ai jamais été tenté. Parce que je ne suis pas entré en politique par effraction. Je ne suis pas entré en politique pour des postes ou des positions. Je suis un citoyen sénégalais qui a fait l’école et qui croit être redevable vis-à-vis de son pays et qui a décidé de s’engager en politique sur la base de conviction, d’idées ».
Lamine Ba de poursuivre : « je rappelle qu’avant de rentrer au Sénégal, j’ai été un acteur clé de la société civile en Europe. Donc, pendant 10 ans, je me suis battu pour toutes les grandes causes. C’est une période qui m’a permis de rencontrer toute l’élite politique du Sénégal et qui m’a permis de faire un choix judicieux et conséquent. Quand je suis rentré, j’ai vu qu’il y’a un seul parti viable qui pouvait m’offrir un cadre d’expression et de développement politique et c’est le PDS ».
Maderpost / Emedia