Selon le dernier bilan provisoire des autorités, au moins 820 personnes ont péri et 329 autres ont été blessées dans le tremblement de terre qui a frappé le nord du pays, et notamment la ville de Marrakech, dans la nuit du vendredi 8 septembre. Les secours ont engagé une course contre la montre, pour extraire des survivants des décombres.
DRAME – Le drame s’est écrit en pleine nuit, au Maroc, semant la terreur dans le sommeil de nombreux d’habitants. Le puissant séisme qui a frappé le royaume d’Afrique du nord peu après 23 heures, vendredi 9 septembre, a fait au moins 820 morts et 329 blessés – dont 51 dans un état grave -, selon un dernier bilan provisoire des autorités. D’une magnitude de 7 sur l’échelle de Richter, la secousse s’est produite dans la province d’Al-Haouz, à environ 50 kilomètres au sud-ouest de la ville touristique de Marrakech, a indiqué dans la matinée le Centre national pour la recherche scientifique et technique (CNRST) basé à Rabat.
D’après les médias marocains, il s’agit du plus puissant séisme à frapper le royaume à ce jour. Des images circulant sur les réseaux sociaux montrent les immenses dégâts causés dans plusieurs villes. Sur la célèbre place Jemaa el-Fna, coeur de la vielle-ville de Marrakech, une partie du minaret faisant deux blessés. Sur le terrain, une correspondante de l’Agence France-Presse (AFP) a indiqué avoir vu des centaines de personnes affluer sur cette place emblématique de la ville ocre pour y passer la nuit, de crainte de répliques. Certains étaient munis de couvertures, d’autres dormaient à même le sol.
« Sous le choc »
« On se promenait à Jemaa el-Fna quand la terre a commencé à trembler, c’était vraiment sidérant comme sensation. Nous sommes sains et saufs mais je suis encore sous le choc. J’ai au moins dix membres de ma famille qui sont morts à Ijoukak (commune rurale d’Al-Haouz, NDLR). J’ai du mal à y croire car il n’y a pas plus de deux jours j’étais avec eux », raconte à l’AFP Houda Outassaf, une habitante de la ville rencontrée sur la place. Mimi Theobald, une touriste anglaise de 25 ans, s’apprêtait à prendre le dessert sur la terrasse d’un restaurant avec des amies « quand les tables ont commencé à trembler, les plats à voler, on a paniqué ».
« Après, on a essayé d’aller à notre hôtel pour récupérer nos bagages et passeports car notre vol était programmé demain mais c’était impossible car notre hôtel est situé dans la médina. Il y avait des débris de partout, ce n’était pas très [sécurisant]. C’est la première fois qu’on assiste à un séisme. Quand l’adrénaline est retombée, on s’est rendu compte qu’on était très chanceuses d’être toujours en vie », ajoute-t-elle. Outre Marrakech, la secousse a été ressentie à Rabat, Casablanca, Agadir et Essaouira, semant la panique parmi la population.
De nombreuses personnes sont sorties dans les rues de ces villes, craignant l’effondrement de leurs habitations, selon des images diffusées sur les réseaux sociaux. Débris d’habitations dans les ruelles de la médina de Marrakech, voitures écrasées par des pierres… En ligne, ces images de désolation circulent en boucle. « J’étais dans mon lit quand tout s’est mis à trembler. J’ai cru que mon lit allait s’envoler. Je suis sorti dans la rue à moitié nu et je suis allé tout de suite voir mes riads. C’était le chaos total, une vraie catastrophe, la folie », raconte encore à l’AFP au téléphone le Français Michaël Bizet, 43 ans, propriétaire de trois maisons traditionnelles dans la vieille ville de Marrakech.
« Cris et pleurs »
Le centre régional de transfusion sanguine à Marrakech a appelé les habitants à se rendre samedi 9 septembre dans ses locaux pour donner leur sang pour les blessés. « On avait l’impression que c’était une rivière qui débordait violemment. Les cris et les pleurs étaient insoutenables », affirme un autre habitant de la ville, Fayssal Badour, 58 ans.
Les réactions internationales au drame commencent à se faire entendre. Le premier ministre indien Narendra Modi, hôte du sommet du G20 réuni jusqu’au dimanche 10 septembre dans la capitale New Delhi, a adressé ses condoléances aux proches des victimes du tremblement de terre, se disant dans un message sur X (ex-Twitter) « extrêmement peiné par les pertes de vies ». Le chancelier allemand Olaf Scholz a adressé lui aussi un message de condoléances après ce tremblement de terre « dévastateur », évoquant des « nouvelles terribles au Maroc ».
Le 24 février 2004, un séisme de 6,3 degrés sur l’échelle de Richter avait secoué la province d’Al Hoceima, 400 km au nord-est de Rabat, faisant 628 morts et provoquant d’importants dégâts matériels. Et le 29 février 1960, un tremblement de terre avait détruit Agadir, sur la côte ouest du pays, et fait plus de 12 000 morts, soit un tiers de la population de la ville.
Maderpost / LaCroix