Près de quatre mois de violents combats de rue ont rendu les funérailles quasiment impossibles à Khartoum, dans la capitale soudanaise. Au grand dam des familles des victimes.
SOUDAN – Awad el-Zubeer, vient de participer à l’inhumation de Sadig Abbas, à la hâte dans une tombe peu profonde et anonyme à Khartoum, peu après l’aube.
“Nous considérons l’honnête frère Abbas comme un martyr, et que Dieu le fasse reposer au Paradis. Le martyr se trouvait dans sa maison lorsque celle-ci a été prise d’assaut par deux membres des forces de soutien rapide, qui l’ont interrogé sur son frère, car ce dernier était officier. Après des discussions houleuses, ils l’ont abattu d’une balle qui a pénétré son corps, puis ils sont partis.”, explique-t-il.
Face à l’ampleur des combats entre l’armée et les paramilitaires, des cadavres jonchent les rues faute de sépultures. Les rapports des groupes médicaux soudanais inquiètent.
“Nous sommes au courant de ce rapport sur les cadavres à Khartoum et dans d’autres endroits. Notre position est claire : les morts doivent faire l’objet d’une attention appropriée et être rendus à leurs familles afin qu’ils puissent être enterrés conformément à leurs pratiques religieuses et coutumières”, raconte Adnan Hizam, porte-parole du Comité international de la Croix-Rouge au Soudan.
Des charniers et des massacres ethniques généralisés ont été découverts dans la région méridionale du Darfour. En temps de paix, les funérailles durent des jours.
“De notre côté, nous avons aidé les volontaires du Croissant-Rouge soudanais à accomplir leur tâche très difficile de ramassage des corps en leur fournissant des sacs mortuaires et des équipements de protection, et nous leur avons dispensé une formation technique afin qu’ils puissent accomplir cette tâche de manière très appropriée.’’, affirme Adnan Hizam.
Le conflit a déjà fait plus de 3 000 morts selon le bilan officiel publié début juin.
Maderpost / Africanews