Le leader du Fsd-Bj, Cheikh Bamba Dieye avait pris part au dialogue national. Invité de l’émission Jury du dimanche, il a évalué sa participation à ce dialogue.
STABILITE – Êtes-vous satisfait ? Il rétorque : « moyennement pour ne pas dire que je ne suis pas satisfait. Moi je suis parti au dialogue parce que j’avais le sentiment qu’on frôlait la catastrophe. J’y étais parti parce que j’avais le sentiment que les Sénégalais doivent être dans l’obligation de se parler. J’y étais parti parce que j’avais le sentiment qu’il fallait dire des vérités au président de la République pour qu’il ne se trompe pas et qu’il ne se fourvoie pas sur les urgences qui sont les nôtres aujourd’hui. J’y étais parti pour donner une chance à la paix pour faire en sorte que nous ayons les élections les plus transparentes (…). Une élection qui donnerait à tous les acteurs le pouvoir d’y participer ».
Cependant, il a l’impression avec les dernières mesures y compris la dissolution du parti Pastef que la désescalade qu’il avait espérée a été reléguée à l’arrière-plan en lieu et place de ce qui s’annonce aujourd’hui et ce qui est sorti de l’Assemblée nationale ne me fait pas plaisir. « Parce que je le répète c’est parce que nous avons failli nous les politiciens et que nous avons entraîné le Sénégal dans une situation de chaos que nous avons estimé à l’unisson avec le président qu’il fallait que nous dialoguions pour trouver des solutions », a-t-il soutenu.
Interrogé sur la modification du code électoral pour permettre à des opposants de pouvoir participer à l’élection présidentielle, il a dit : « j’estime que les conditions par lesquelles on a fait passer Karim Wade et Khalifa Ababacar Sall si ces dispositions laissent dehors Ousmane Sonko c’est une injuste flagrante que moi je ne peux accepter. Et ce n’est pas l’idée que j’avais du dialogue et c’est le lieu de le dénoncer ».
Attaque à Yarakh?
Des individus encagoulés ont mis le feu dans un bus de la ligne 65 à Yarakh. Ainsi, 2 décès ont été enregistrés et des blessés graves. À Thiès aussi, trois bus ont été attaqués par des individus.
Cheikh Bamba Dièye a soutenu que « c’est regrettable ». « Et si on n’est pas hypocrite il faut qu’on reconnaisse tous qu’on a une énorme part de responsabilité dans cette dérive-là qui, aujourd’hui, nous a amené vers cette catastrophe innommable.
Tuer des sénégalais dans un bus et le faire de la manière dont ça a été fait est criminelle et inacceptable. Je voudrais qu’un jour, que nous puissions comprendre qu’aucun acteur politique Sénégalais, aucun décideur n’aura une once de crédibilité s’il ne se donne pas les moyens de construire la sécurité et la paix dans ce pays. C’est un dossier sur lequel il ne saurait y avoir de concession, il ne saurait y avoir de faiblesse (…). De ce point de vue, il faudrait que l’État prenne ses responsabilités. Il faut que des sanctions exemplaires conformément à nos lois soient servies à ces personnes qui n’ont absolument pas l’esprit sénégalais et qui ne militent absolument pas pour la cohésion nationale et pour le projet national ».
Cela dit, le leader du Fsd-Bj dit qu’il faut qu’on reste froid aussi. « De regarder d’où est-ce qu’on est parti pour en arriver là ? Nous avons une population extrêmement jeune et cette jeunesse attend depuis 1960 des réponses. Ce qui veut dire que sur les 10 dernières années on a aujourd’hui un socle consolidé de 2.500.000 jeunes qui, souvent, sont sous formés et qui n’ont aucune chance de trouver un emploi. Il faut que nous orientions nos ressources vers les couches les plus jeunes. Parce que la couche la plus jeune ressente une frustration, un mépris et une non prise en compte de leur réalité de vie qui fait que l’un mis à côté de l’autre, on se rend compte qu’ils sont à bout. Donc, chaque étincelle peut embraser le pays », souligne-t-il.
Maderpost / Emedia