Moscou envisage d’élargir sa présence diplomatique sur le continent africain, a déclaré à Sputnik un haut diplomate russe. Selon lui, les pressions des pays occidentaux sur les dirigeants des États africains afin de les dissuader de venir au sommet Russie-Afrique sont restées vaines, le bloc occidental n’arrive pas à les “faire plier”.
DIPLOMATIE – La Russie s’apprête à ouvrir plus d’ambassades sur le continent africain, “des décisions appropriées sont en cours de préparation”, a fait savoir auprès de Sputnik Oleg Ozerov, ambassadeur itinérant, à la tête du secrétariat du Forum du partenariat Russie-Afrique.
“Nous allons commencer par un petit nombre, mais j’espère qu’à la fin on arrivera à ouvrir des ambassades dans presque tous les pays africains”, selon lui.
Pourtant, le processus pourrait s’avérer long, a-t-il admis, en déplorant la décision de Moscou de fermer la majorité de ses missions en Afrique dans les années 1990, suite à la dislocation de l’Union soviétique.
La veille, dans un article consacré aux relations russo-africaines, Vladimir Poutine a évoqué l’extension du réseau des ambassades et représentations commerciales russes en Afrique.
Le “diktat” occidental a échoué
Malgré les efforts de l’Occident, les pays africains ne se soumettent pas à son “diktat” concernant leur présence au sommet Russie-Afrique, a par ailleurs développé Oleg Ozerov. Le forum s’ouvre à Saint-Pétersbourg dans deux jours.
“La pression est là, elle est permanente. Cette pression s’exerce via divers canaux, notamment diplomatiques, à travers le corps diplomatique des États occidentaux, qui littéralement dissuadent quotidiennement les pays africains de se rendre en Russie, exigent que les pays africains choisissent un camp : “soit vous êtes avec nous, soit vous êtes contre nous”, a-t-il détaillé.
Les moyens de pression financiers et économiques sont également utilisés, selon le diplomate. Ainsi, “des conditions politiques sont fixées pour la fourniture d’une assistance économique à un certain nombre d’États” par le biais du FMI, de la Banque mondiale ou de l’UE.
Ces efforts sont voués à l’échec. “Maintenant, il est évident que le bloc occidental ne peut pas faire plier tous les pays à sa position pour des raisons objectives”, a conclu le diplomate.
Le deuxième sommet Russie-Afrique aura lieu les 27 et 28 juillet à Saint-Pétersbourg, sous le slogan “Pour la paix, la sécurité et le développement”. Le continent africain sera représenté par 49 délégations.
La mutinerie comme moyen de pression
De plus, les pays occidentaux ont tenté d’utiliser la récente mutinerie avortée du chef de Wagner pour saper les relations entre la Russie et l’Afrique en “déployant une propagande”, a déclaré Oleg Ozerov.
Mais ce moyen de pression s’est avéré inefficace, affirme-t-il. “Les pays africains n’ont pas abordé ce sujet. Et au niveau de leur participation et de la qualité de la participation, cela n’a en rien affecté jusqu’à présent”, a-t-il avancé.
Maderpost / Sputnik