L’éligibilité de Karim Wade et Khalifa Sall pourrai commencer à prendre forme dès ce lundi, avec le vote du projet de loi d’amnistie. Les députés sont convoqués en effet, ce jour, à 10h en séance plénière. Selon une note de l’institution parlementaire, signée par le président Amadou Mame Diop, l’ordre du jour de la session extraordinaire porte sur le projet de loi portant révision de la Constitution et le projet de loi modifiant la loi n°65-61 du 21 juillet 1965 portant Code de procédure pénale. Lesdits projets de loi seront défendus par le Garde des sceaux, ministre de la Justice, Ismaïla Madior Fall, et le ministre de l’Intérieur et de la sécurité publique, Antoine Félix Abdoulaye Diome, rapporte lequotidien.sn.
ASSEMBLEE NATIONALE – Il faut noter que sur les douze (12) points d’accord qui ont été obtenus après les travaux du dialogue national, qui se sont déroulés du 9 juin au 23 juin 2023, il en a résulté un certain nombre qui nécessite la modification du Code électoral en vue d’y intégrer notamment les modalités du parrainage et l’encadrement de la caution à l’élection présidentielle, la création d’une Commission de contrôle des parrainages logée au Conseil constitutionnel, l’institutionnalisation du tirage au sort pour le dépôt des dossiers de candidature, la question des droits civiques et politiques des candidats, précise le site du groupe Avenir Communication.
Dans cette perspective, il a été jugé nécessaire d’abroger et de remplacer les articles L.28, L.29, L.57, L.120, L.121, L.122, L.123 et L.126 du Code électoral. « Telle est l’économie du présent projet de loi soumis à votre examen », indique le document, précisant que la trajectoire démocratique du Sénégal trouve son orientation générale dans le fonctionnement régulier des institutions de la République et l’adaptation permanente des normes constitutionnelles aux besoins socio-politiques du pays.
Le document révèle également que le succès de l’expérience constitutionnelle sénégalaise est sans doute, entre autres facteurs, liée au maintien du fil du dialogue entre les pouvoirs publics, les pôles politiques et les acteurs sociaux et économiques.
Toutefois, les non partisans du dialogue national s’inquiètent de ce projet de loi. C’est le cas du député Thierno Alassane Sall et candidat déclaré à la prochaine élection présidentielle. Le président de la République des Valeurs a twitté : “Le projet de révision constitutionnelle livre une Assemblée nationale, déjà sans pouvoir réel, au bon vouloir d’un Président tout puissant. Macky Sall a renoncé à un 3e mandat mais pas au Pouvoir. Selon toute vraisemblance, il veut nous choisir son successeur et faire cohabiter ce dernier avec un Parlement qu’il aura largement contribué à modeler. En tant que député, je ne voterai aucune loi qui contribue à fragiliser notre démocratie”.
Auparavant, c’est Doudou Wade, responsable du Pds qui a sonné le tocsin en invitant les députés à un « sursaut d’orgueil » pour éviter une « catastrophe ». Selon l’ancien président du groupe parlementaire libéral, « Le Président de la République peut, après avoir recueilli l’avis du Premier ministre et celui du président de l’Assemblée nationale, prononcer, par décret, la dissolution de l’Assemblée nationale. Le décret de dissolution fixe la date du scrutin pour l’élection des députés. Le scrutin a lieu soixante jours au moins et quatre-vingt-dix jours au plus après la date de la publication dudit décret. »
Le journaliste Pape Alé Niang, s’inscrit sur cette lancée. Sur sa page Facebook, le Directeur de publication de Dakar matin écrit : “J’espère que les députés auront la dignité et le courage de demander tout simplement le retrait de la modification de l’article 87 du projet de loi. C’est quand même inadmissible. Le Sénégal ne peut pas être géré sur la base de combines et de manœuvres au gré d’un seul homme.”
Maderpost