Doudou Wade, de son vrai nom Amadou Moustapha Wade, a jeté un pavé dans la mare parlementaire invitant les députés convoqués lundi 17 juillet en procédure d’urgence pour l’examen de projet de loi modifiant la Constitution et le Code électoral à un « sursaut d’orgueil » pour éviter une « catastrophe » qui aura pour conséquence la dissolution prochaine de l’Assemblée nationale comme l’a laissé entendre le chef de l’Etat lors de la réception des conclusions du Dialogue national.
POLITIQUE – L’ancien parlementaire dans l’Assemblée nationale élue en 2007 et président du groupe parlementaire Libéral et Démocratique (Parti démocratique sénégalais ), relève dans un texte adressé aux députés envoyé à Maderpost, ce dimanche, la possibilité de voir ces derniers commettre une forfaiture.
« Le projet de révision de la Constitution, en son article 87, mérite un sursaut d’orgueil collectif pour refuser le dictat du président de la République », commence-t-il par dire, ajoutant à propos de l’article 87 : « Le Président de la République peut, après avoir recueilli l’avis du Premier ministre et celui du président de l’Assemblée nationale, prononcer, par décret, la dissolution de l’Assemblée nationale. Le décret de dissolution fixe la date du scrutin pour l’élection des députés. Le scrutin a lieu soixante jours au moins et quatre-vingt-dix jours au plus après la date de la publication dudit décret. »
Seulement pour le neveu de Me Abdoulaye Wade, prédécesseur de Macky Sall à la plus haute magistrature du pays, la modification de l’article 87 comme prévu par le projet de loi est une « catastrophe ».
« J’ignore les motivations de Monsieur le Président de la République et me demande si le professeur Ismaila Madior est le rédacteur du texte », dit le natif de Foundiougne, dans le Sine-Saloum, né en 1960.
« Avec cette nouvelle rédaction, le président de la République a droit de mort sur l’Assemblée nationale », dixit Doudou Wade, avertissant : « il lui est loisible de dissoudre l’Assemblée et d’organiser des élections législatives sans coup férir tous les cent (100) jours ».
L’ancien président du groupe parlementaire Libéral et Démocratique demande aux députés de ne pas engager le Sénégal dans les bons vouloirs d’un président qui plus est sur le départ. « Pour éviter un tel cas d’école, l’amendement du texte ci-dessous pourrait être adopté pour limiter le pouvoir de dissolution ».
Invitant les parlementaires à bien mûrir leur décision, il leur conseille d’ajouter l’alinéa suivant : « Il ne peut être procédé à une nouvelle dissolution que douze mois après ces élections ».
Maderpost