La décision du président de la République Macky Sall de ne pas se présenter à la prochaine élection présidentielle prévue en février 2024 ouvre une nouvelle séquence politique dans l’histoire démocratique du pays. En effet, pour la première fois, un président va organiser une présidentielle sans y participer. Une situation qui pourrait disqualifier le vote sanction lors de ce scrutin.
PRESIDENTIELLE 2024 – La présidentielle de 2024 est parti pour être la plus incertaine et la plus surprenante. Alors que le suspense sur la participation du président Macky Sall est levé, la question de sa succession se pose d’abord au sein de sa coalition pour un candidat unanime mais également au niveau national.
Déjà à Benno Bokk Yakaar (Bby) le ton est donné pour le (s) prochain(s) candidat(s) de la coalition.
Le Parti Socialiste bat le rappel des troupes aujourd’hui. Aminata Mbengue Ndiaye a convoqué une réunion du Sen ce jeudi à partir de 16 heures. C’est une séance élargie aux députés, membres du Hcct, du Cese. D’après le document, elle donnera l’occasion d’une part de parler des élections de janvier dernier et d’autre part, d’échanger sur les modalités préparatoires d’évaluation exhaustive des élections et autres perspectives politiques.
Hier à l’occasion du concert d’applaudissement tenu au palais de la république, des militants et sympathisants de l’Alliance pour la République (Apr) parti du président Sall, ces derniers ont indiqué qu’ils sont prêts à soutenir le candidat désigné par le président Macky Sall. Du côté des potentiels candidats, les ambitions se lisent mais ne s’affichent toujours pas.
Du côté de l’opposition, le choc des ambitions est en train de créer une véritable fissure entre les différents leaders. Déjà les candidatures pullulent au sein de la coalition Yewwi Askan Wi où un vent de méfiance souffle entre le camp de Pastef et Taxawu Sénégal.
Hormis la candidature d’Idrissa Seck, celle des autres prétendants de pointe baigne dans une incertitude. C’est le cas de Karim Wade condamné en 2015 pour détournement de deniers publics par la Cour de répression de l’enrichissement illicite (Crei), de Khalifa Ababacar Sall également condamné dans l’affaire dite “caisse de la mairie de Dakar”.
Le leader de Pastef, Ousmane Sonko, est également embourbé dans des feuilletons juridiques. Condamné pour diffamation à 6 mois avec sursis, le maire de Ziguinchor a aussi écopé de deux ans de prison pour “corruption de la jeunesse” dans l’affaire sweet beauté qui l’oppose avec la masseuse Adji Sarr. Alors que la décision de justice a été affichée hier, au tribunal de Dakar, la question de son arrestation imminente est au bord des lèvres.
Bref, des incertitudes qui plongent le paysage politique dans une séquence historique. Les manœuvres vont bon train ; chaque potentiel candidat cherche à tirer son épingle du jeu.
Si l’heure est aux tractations pour le choix des candidats, les sénégalais observent avec attention car les profils des candidats et leurs programmes seront déterminant lors de ce prochain scrutin présidentiel qui verra la non-participation du président sortant.
L’une des conséquences de cette décision qui briserait la tendance de ce que le doyen Vieux Savané a appelé dans sa tribune du mardi 04 juillet “fenêtre dégagiste” communément appelé vote sanction.
Les sénégalais auront, une fois de plus, l’occasion de choisir librement le candidat présentant le meilleur programme, le meilleur profil.
Le coup d’envoi est donné, aux acteurs politiques de faire le jeu dans les règles du fair-play pour qu’au finish, notre démocratie en soit renforcée, le Sénégal en ressort encore plus GRAND !
Maderpost / Mamadou Ba