Le ministre de la Justice, avait tenu à préciser que Ousmane Sonko n’a pas été “acquitté pour viol” mais que le juge avait « disqualifié des faits de viol en corruption de la jeunesse”. En revanche, « un verdict injuste », selon le Coordonnateur de la Plateforme Avenir Senegaal bi ñu bëgg, Dr Cheikh Tidiane Dieye, qui soutient que le ministre Ismaïla Madior Fall est dans « la politique politicienne », il défend « l’indéfendable ».
ETRETIEN – “Un verdict effroyable, injuste, inéquitable, presqu’insensé”. Tel est l’avis du Coordonnateur de la Plateforme Avenir Senegaal bi ñu bëgg, Dr Cheikh Tidiane Dieye, appréciant, devant le Jdd, repris par Emedia ce dimanche 11 juin, le verdict rendu le 1er juin dernier, par la chambre criminelle, dans l’affaire Sweet Beauté, opposant l’ex-masseuse Adji Sarr au leader de Pastef, Ousmane Sonko. Ce dernier a été condamné à deux ans de prison ferme pour corruption de la jeunesse.
Invité du Jdd, la semaine dernière, le ministre de la Justice, Ismaïla Madior Fall, avait tenu à préciser que le leader de Pastef n’a pas été “acquitté pour viol” mais que le juge avait « disqualifié des faits de viol en corruption de la jeunesse ».
Voici la réplique du membre de Yaw et de la plateforme F24 : “J’ai regardé (le Garde des Sceaux), ici, en face de vous (Aïssata Ndiathie Fall), essayer de justifier l’injustifiable. J’avais déjà dit en ce qui le concerne que c’est quelqu’un pour qui j’avais la plus grande estime tout le temps qu’il était dans des postures intellectuelles pour éclairer l’opinion et le pays. Maintenant qu’il est dans la politique politicienne et partisane et qu’il se permet de défendre l’indéfendable, de défendre cette fuite en avant du gouvernement, en essayant de démontrer qu’une accusation qui commence par une accusation de viols avec arme à feu peut à la fin accoucher d’une condamnation pour corruption de la jeunesse alors que le renvoi vers la chambre criminelle avait été précis et clair. Comment un tribunal sérieux peut-il en arriver à cette sorte d’élucubration et de contorsion juridico-judiciaire juste pour condamner un homme ?”, relate Emedia.
“Le moment que nous vivons est un moment terrible”
Malgré la requalification des faits, assène-t-il, “ce qui est constant pour l’opinion, c’est que Ousmane Sonko a été acquitté des faits de viols et menaces de mort” mais, “qu’il fallait lui coller autre chose pour des raisons politiques parce qu’il fallait faire n’importe quoi pour l’accuser et pour l’écarter. C’est ce qu’ils ont fait.”
Il précise toutefois que “ce qui (le) touche le plus, c’est qu’aujourd’hui, le Sénégal (soit) la risée du monde”. Car, dit-il : “Lorsque le débat est posé sur la scène internationale, des gens s’étonnent et se demandent comment le Sénégal en est-il arrivé là ? La justice doit être rendue au nom des citoyens mais il y a évidemment une minorité de juges qui obéit à des commandes politiques. La condamnation de Sonko en est une preuve irréfutable. On ne peut pas le condamner pour des actes pour lesquels il n’est pas accusé”.
Ce qui lui fait craindre le pire. Car, estime-t-il : “Nous sommes tous victimes de cet arbitraire qui peut s’abattre sur nous. Puisqu’on n’a plus la sécurité juridique et judiciaire”.
Dans cette affaire, Ndeye Khady Ndiaye acquittée du chef de complicité de viol, mais condamnée pour incitation à la débauche, Ndeye Khady Ndiaye a interjeté appel, de même que l’accusatrice Adji Sarr. Dr Cheikh Tidiane Dieye est plutôt pessimiste quant à l’issue surtout “après ce qu’on a vu (suite à) l’appel dans l’affaire Prodac”, motive-t-il, tout en soulignant “qu’on n’attend pas autre chose. lls sont dans leur logique”.
Maderpost