On n’amnistie pas une personne. Si on fait une loi d’amnistie, cela signifie que de telle à telle date, quiconque a une fois volé l’argent des contribuables est sauvé, il peut en faire ce qu’il veut sans être inquiété. Celui qui détourne les deniers publics est épargné ; celui qui viole une fillette est épargné. Si, vous les Sénégalais, êtes d’accord, je vous laisse avec votre pays.
AMNISTIE – L’amnistie, il n’en est pas question. En revanche, si les Sénégalais sont d’accord, ce n’est le problème de personne. Ma position rejoint celle du président Abdou Diouf qui disait « jakk jaa ngok, ku meuneu nodd noddal », qu’on laisse tout le monde participer.
« Impossible que Khalifa soit derrière Sonko »
Moi, j’ai assisté à N coalitions. Mon parcours politique m’a appris beaucoup de choses sur les alliances dans ce milieu. Il n’y a que les alliances, rencontres désintéressées que Dieu a formées qui durent. Toute autre alliance basée sur autre chose peut se briser. Et moi, j’y fais attention. Vu mon expérience, mon parcours avec Abdoulaye Wade, avec tout ce qu’on a traversé, qui s’est levé un jour et a dit qu’il allait m’égorger et jeter le couteau par terre, les autres, n’en parlons pas.
D’ailleurs, après ça, quand Macky Sall est venu me remplacer (à la Primature), je lui ai dit qu’il était le prochain (à abattre). Il m’a répondu : « comment ça ». Je lui ai dit : « Parce que ce n’est pas toi mon remplaçant, mais Karim Wade. » Il est resté dubitatif. Mais quand Wade l’a écarté et qu’il est venu me trouver à Thiès, c’est là qu’il a tout compris. « Yewwi askan wi danio yeew sen bopp (ils se sont ligotés eux-mêmes) ». Aujourd’hui, ils ont très vite pris conscience de quelque chose qui ne pouvait durer. Khalifa Sall, c’est l’héritier de Senghor, Abdou Diouf et Ousmane Tanor Dieng. Il ne peut pas être derrière Sonko. C’est Impossible ! Mathématiquement impossible.
Maintenant, ils ont le même souci (de l’inéligibilité) tous les trois Khalifa, Karim et Sonko. Sonko ce n’est pas encore fait, il faut attendre la condamnation définitive. Mais pour Karim et Khalifa, c’est fini. Maintenant, le dialogue peut réaménager la loi électorale en enlevant les contraintes, les critères d’éligibilité. Pour moi, même condamné, si on veut être candidat et que les Sénégalais vous font confiance, on peut se présenter. Mais il faut d’abord payer. Je ne serai pas d’accord que Karim Wade soit candidat s’il ne paye pas les milliards, c’est tout.
Maderpost / Emedia