Barth’ ne s’est pas gêné pour répondre à son «ami et frère Ousmane Sonko», qui avait déclaré que Macky aurait confié à un leader de Yewwi que le juge en première instance est du parti Pastef, c’est pourquoi il a condamné Ousmane Sonko à 2 mois de prison avec sursis. Barth’ a démenti et s’est attaqué à Sonko en lui rappelant ses positions d’hier, qui sont contradictoires avec celles d’aujourd’hui. Le maire de Dakar s’est expliqué sur sa rencontre avec le Président Macky Sall, s’est prononcé sur la 3ème candidature de ce dernier et s’est démarqué de ceux qui s’opposent au dialogue.
POLITIQUE – Barthélemy Dias n’a pas attendu d’être nommé par Ousmane Sonko, qui a déclaré dimanche qu’un «leader de Yewwi qui l’a rencontré lui aurait rapporté que Macky a dit que le juge en première instance était du parti Pastef, c’est pourquoi il m’a condamné à 2 mois de sursis». Le maire de Dakar a fait hier une conférence de presse hier pour s’expliquer. «J’ai pris la responsabilité d’appeler au dialogue le 26 janvier 2023 (…) Aucun leader politique ne m’a appelé pour s’en offusquer. Qui ne dit mot, consent (…) Il (Sonko) sait très bien que si le juge était de Pastef, il n’allait pas mettre 200 millions. Ce que je déplore avec mon ami et frère Ousmane, c’est de vouloir insister sur une révélation qui n’en est pas une (…) Ceux qui considèrent que nous avons du chemin à faire, qu’ils sachent que je suis disposé à le faire. Ceux qui pensent le contraire, libres à eux de prendre la responsabilité de cette décision. Je porte un espoir sur Yaw», a affirmé Barth’, avant de confirmer qu’il a rencontré le Président Macky Sall.
Sans donner le lieu, Barthélemy Dias a affirmé que suite à son appel au dialogue, des bonnes volontés lui ont rendu visite pour matérialiser son souhait. Barth’ a alors posé des conditions pour rencontrer Macky Sall. Le maire de Dakar a évoqué son refus de rencontrer le président de la République au Palais ou à son domicile privé. C’est alors qu’ils ont convenu de se voir dans un lieu neutre. «Deux personnes étaient au courant de la rencontre. Il s’agit de mon leader Khalifa Sall et de mon ami Ousmane Sonko.
J’ai dit au Président : «Deux personnes sont au courant de ma présence. A aucun moment, ces deux personnes-là ne se sont opposées au dialogue. La Constitution vous donne le droit d’organiser une élection et non une sélection. Monsieur le Président, j’ai l’impression que vous voulez écarter Ousmane Sonko. Vous n’avez pas le droit à une 3ème candidature», a rapporté Barth’, rappelant ses propos tenus devant le Président Macky Sall. Qui lui aurait demandé ce que l’opposition souhaite évoquer lors du dialogue. «Le parrainage, pourquoi vous refusez le bulletin unique ? Pourquoi ne pas recouper la carte d’identité et la carte d’électeur ? Nous devons travailler sur une clause d’éternité pour mettre fin de manière définitive à (la polémique) sur la question du 3ème mandat», a proposé le maire de Dakar.
Ce à quoi Macky Sall aurait répondu ceci : «Est-ce que les leaders (de votre camp) seront prêts à débattre et à discuter ? Si tu t’engages à ce que les gens acceptent un dialogue sincère, je suis prêt à réfléchir sur cette option.» Barth’ a affirmé qu’après la rencontre, il a appelé Ousmane Sonko et Khalifa Sall pour leur faire un compte rendu.
Dialogue politique, Barth’ assume son choix
Toujours dans les révélations, le maire de Dakar a profité de sa conférence de presse pour répondre aux militants du parti Pastef, qui insultent Taxawu Senegaal sur internet tout en écorchant Sonko qu’il accuse sans le nommer de vouloir candidater «en sacrifiant la vie de centaines de Sénégalais et dire à leur mère de remettre au monde d’autres enfants». «En politique, c’est le choc des ambitions. Certains pour être candidat ont renoncé à des postes ministériels et restituer une institution, d’autres préfèrent sacrifier des centaines de vies humaines et, au besoin, leurs mères peuvent en procréer d’autres. Nous, on a préféré dialoguer. Ça ne veut pas dire dealer. Mais où se trouve le problème ? Ma position d’homme d’Etat ne me permet pas de tout dire. Je suis obligé d’avoir de la retenue», a-t-il expliqué.
Revenant sur la modification des articles L29 ou L30 du Code électoral pour permettre à son leader d’être candidat en 2024, Barthélemy Dias confirme les propos de Khalifa Sall. «Que ça soit une amnistie ou la modification des articles L29 et L30, cela ne va pas nous déranger, car nous avons été emprisonné injustement. On souhaite être réhabilité. Khalifa Sall a été écarté par le biais de la politique. C’est par cette dernière qui il va être réintégré. Si Dieu décide qu’il sera candidat, il le sera. Au cas contraire, on va accepter. On ne va pas sacrifier la vie de centaines de Sénégalais pour que Khalifa Sall soit candidat. C’est ma conviction. J’ai le droit d’avoir un point de vue. On est en démocratie», a-t-il dit. Avant d’ajouter : «Un acteur politique a insisté pour qu’on inscrive l’amnistie de Khalifa dans la charte de Yaw, lors de l’installation de la coalition. Cet acteur vient nous dire, aujourd’hui, qu’il n’est plus d’accord. Ce n’est pas à eux de décider, mais ils sont libres d’avoir un point de vue. Ils n’ont pas le droit de nous empêcher de faire un choix.»
Maderpost / Le Quotidien