Plus d’une centaine de personnes au Sénégal et ailleurs dans le monde ont interpellé le Président Macky Sall à travers une lettre ouverte pour faire état d’une « continuelle escalade répressive qui préfigure de lendemains incertains » et l’inviter à « prendre des mesures immédiates pour ramener le calme, assurer la paix sociale et s’éloigner de toutes les remises en cause de l’indépendance du pouvoir judiciaire ».
Nous assistons au Sénégal à une continuelle escalade répressive qui préfigure de lendemains incertains. Il est de la responsabilité des intellectuels et de tous les citoyennes et citoyens de bonne volonté, vigies naturelles des libertés en péril, de prendre la défense des valeurs fondamentales dans un État de droit que sont : la liberté d’expression et de circulation, la liberté de manifester pacifiquement et de se rassembler, la liberté de proclamer son adhésion ou son opposition à des actes de gouvernance politique et sociale.
Sous ce rapport, nous constatons une violation flagrante, répétée et disproportionnée des droits des citoyens mais aussi la perpétuation d’un effort constant d’instrumentalisation politique du système judiciaire par l’administration du président Macky Sall.
Il est arrivé à tous les présidents de la République du Sénégal d’utiliser indûment la Justice à des fins politiques mais aucun d’eux ne l’a fait avec autant de véhémence et de brutalité que l’actuel chef de l’État.
Par-delà nos divergences et nos différences idéologiques, politiques ou culturelles, nous signataires de tous les pays, condamnons, fermement, les restrictions apportées à la liberté de mouvement des citoyens et à la continuelle instrumentalisation de la Justice au Sénégal.
Une menace réelle pèse sur la stabilité et la paix sociale du pays. Il est temps de revenir à la raison.
Il est inacceptable :
– que les droits fondamentaux des citoyens soient bafoués sans suite,
– que la démocratie et l’exercice des libertés d’expression et de circulation soient confisqués,
– que les droits constitutionnels dans l’espace politique ne soient pas respectés
– que la Justice soit instrumentalisée à souhait à des fins politiciennes.
Nous signataires, de cette présente déclaration, appelons le chef de l’État sénégalais à prendre des mesures immédiates pour ramener le calme, assurer la paix sociale et s’éloigner de toutes les remises en cause de l’indépendance du pouvoir judiciaire.
RETURN TO REASON
“We note a flagrant, repeated, and disproportionate violation of the rights of citizens. We also see the perpetuation of a constant effort of political instrumentalization of the Judicial system by the administration of President Macky Sall” – Some intellectuals are stepping up: Fatou Sow, Cornel West, Boubacar Barry, Kwame Anthony Appiah, Boubacar Boris Diop, Sophie Bessis, Amzat Boukari-Yabara, Abdoulaye Élimane Kane, Aminata Dramane Traoré, Mamadou Diouf, Mahamadou Lamine Sagna…
We are witnessing, in Senegal, a continuous repressive escalation that foreshadows an uncertain future. It is the responsibility of intellectuals and of all citizens of good will, who are natural lookouts of endangered freedoms, to take up the defense of the fundamental values in a State governed by the rule of law. These rules are freedom of expression and movement, freedom to demonstrate peacefully and to assemble, the freedom to proclaim one’s support for, or opposition to, acts of political and social governance.
In this respect, we note a flagrant, repeated, and disproportionate violation of the rights of citizens. We also see the perpetuation of a constant effort of political instrumentalization of the Judicial system by the administration of President Macky Sall.
It is the case that previous Presidents of the Republic of Senegal unduly used justice for political ends, but none of them have done so with as much vehemence and brutality as the current head of state.
Beyond our ideological, political, or cultural differences, we signatories from all countries strongly condemn the restrictions placed on the freedom of movement of citizens and the continuous instrumentalization of Justice in Senegal.
A real threat weighs on the stability and social peace of the country. It’s time to return to reason.
It is unacceptable:
– that the fundamental rights of citizens are flouted without recourse,
– that democracy and the exercise of freedom of expression and movement be stripped away,
– that constitutional rights in the political space are not respected
– that the Judiciary be exploited at will for political purposes.
We, the signatories of this declaration, call on the Senegalese Head of State to take immediate measures to restore calm, ensure social peace, and move away from all challenges to the independence of the judiciary.
Below is the list of the first 104 signatories in alphabetical order. You can sign this petition adding your name and affiliation in the comments window.
Ci-dessous, la liste des 104 premiers signataires par ordre alphabétique. Vous pouvez signer cette pétition, en rajoutant votre nom et votre affiliation dans la fenêtre des commentaires.
- Kwame Anthony Appiah, philosophe, écrivain professeur à NYU, New York
- Félix Atchadé, médecin, Paris
- Hawa Ba, sociologue et journaliste, Dakar
- Leona Ba, enseignante Dpt des Relations internationales, Georgetown University, Washington
- Mamadou Ba, universitaire, professeur de littérature, Dakar
- Selly Ba, sociologue, Dakar
- Boubacar Barry, historien, professeur émérite, ’UCAD, Dakar
- Moustapha Barry, spécialiste télécommunication, Sidney, Australie
- Alymana Bathily, sociologue des médias et écrivain, Dakar
- Sophie Bessis, journaliste, Tunis
- Xuly Bet, styliste, Paris
- Atoumane Beye, développeur digital business, Vanves, France
- Ousseynou Beye, enseignant, Dakar
- Amzat Boukari-Yabara, historien et écrivain, président Ligue Panafricaine
- Fatou Boye, juriste, Nice
- Camille Chalmers, professeur Université d’État d’Haïti, Port-au-Prince
- Samuel Collin, président Forum Haïtien pour la paix et le développement durable, Paris
- Emmanuel Desfourneaux, juriste, politologue, directeur de l’Institut Afro-européen, Paris
- Lamine Diallo, sociologue, professeur à Wilfrid Laurier University, Canada
- Mamadou Diallo, historien, doctorant, Columbia University, New York
- Mamadou Alpha Diallo, anthropologue, Universidade Federal de Integração Latino Américana, Brésil
- Massaer Diallo, politologue, ancien chef de l’Unité Gouvernance Paix et Sécurité de l’OCDE, Dakar
- Woury Diallo, inspecteur du Trésor, économiste, Dakar
- Malick Diawara, journaliste, Paris
- Babacar Buuba Diop, historien, universitaire, chercheur en gouvernance sociale
- Bachir Diop, agronome, Saint-Louis
- Boubacar Boris Diop, écrivain, Dakar
- Mamadou Diop, haut fonctionnaire à la retraite, Dakar
- Mamadou Diouf, historien, professeur à Columbia University, New York
- Jean-Claude Djéréké, professeur littératures africaines à Bryn Mawr College, Philadelphie
- Stephane Douailler, philosophe, professeur émérite, Université de Paris 8
- Samba Doucouré, President Africultures, Paris
- Elgas, sociologue, journaliste, écrivain et enseignant, Paris
- Michel Lobé Ewane, journaliste, administrateur, Joseph Sassoon Group, Cameroun
- Abdou Salam Fall, sociologue, directeur de recherches des universités, Dakar
- Mathieu Faye, membre de la commission mondiale des joueurs FIBA
- Gilles Eric Foadey, interprète, spécialiste médias, Addis-Ababa
- Vincent Foucher, Chercheur au CNRS, Paris
- Marilyn Frankenstein, professeur University of Massachusetts, Boston
- Baye Omar Gueye, journaliste, directeur de Sud FM
- Serigne Saliou Guèye, enseignant, journaliste, directeur de presse
- Thierno Gueye, Expert en droit international et en gestion des conflits
- Youssoupha Mbargan Guissé, philosophe, sociologue et chercheur
- Neil Hartbarger, écrivain, Maryland
- Christine Holzbauer, journaliste, reporter, spécialiste de l’Afrique, Paris
- Jean Claude Icart, sociologue et chercheur, Montréal
- Robert Ismael, journaliste, Montréal
- Chantal Ismé, universitaire, Maison d’Haiti à Montréal
- Jacques-Antoine Jean, journaliste, enseignant, Cambridge, Massachussetts
- Julien Jumelle, journaliste, Initiatives citoyennes, New York
- Abdoulaye Elimane Kane, philosophe, écrivain, ancien ministre de la Culture
- Amadou Elimane Kane, écrivain, Dakar
- Jean-Pierre Karegeye, universitaire, chercheur Interdisciplinary Genocide Studies Center, Boston
- Tidiane Kassé, journaliste, éditeur de presse et spécialiste des médias
- Francis Kpatindé, journaliste, enseignant à Sciences Po Paris
- Mamadou Ismaïla Konaté, avocat, ancien ministre de la Justice du Mali
- Cheikhou Konté, analyste financier, Maryland
- Robert Krueger, universitaire, chercheur, Worcester, Massachussetts
- René Lake, journaliste, expert en développement international, Washington
- Koulsy Lamko, écrivain, poète et universitaire, Mexique
- Didier Lassissi, économiste, Paris
- Mohamed Ly, médecin à Grand Mbao, spécialiste de santé publique
- Saphie Ly, journaliste, directrice de Nexus Groupe, Dakar
- Jeanne Maddos, historienne, professeur émérite, Howard University, Washington
- Richard Mathelier, économiste, Montréal
- Aïcha Goundiam Mbodji, pharmacienne, Dakar
- Mamadou Mbodji, psychologue, Dakar
- Babacar Mboup, ingénieur, Houston
- Demba Ndiaye, journaliste, éditorialiste à SenePlus
- Khadim Ndiaye, philosophe, historien, Udes, Québec
- Maty Ndiaye Sy, coach en développement organisationnel, Institut des études avancées, Saint-Louis
- Mamadou Ndoye, expert en Éducation, ancien ministre de l’Alphabétisation, Dakar
- Moussa Ngom, journaliste, coordonnateur de la Maison des Reporters, Dakar
- Walner Osna, sociologue, University of Ottawa
- Marie Louise Eteki Otabla, écrivaine, essayiste et politologue, Cameroun
- Bah Ould Saleck, journaliste, éditeur de presse, Mauritanie
- Adam Ouologuem, journaliste, directrice Africa Society, Washington
- Gwénola Possémé-Rageau, journaliste, experte en développement international, Paris
- Ada Pouye, expert en développement international et urgence humanitaire
- Arthur Powel, chercheur, professeur Rutgers University, New Jersey
- Tabia Pricewill, journaliste, Lagos
- Mahamadou Lamine Sagna, sociologue, universitaire, Worcester Polytechnic Institute, Massachusetts
- Alain Sain-Victor, historien et enseignant, Montréal
- Moussa Samb, professeur agrégé de droit, expert médiateur, Dakar
- Paap Seen, journaliste, Dakar
- Lamine Sène, linguiste, expert en transport maritime et assurances
- Marilyn Sephocle, professeur de langues à Howard University, Washington
- Mame Lika Sidibé, archiviste, journaliste, experte paix et sécurité, Dakar
- Carolyn Somerville, professeur sciences politiques, Hunter College, New York
- Fatou Sow, sociologue, CNRS, Dakar
- Pape Touti Sow, consultant en politique et gestion d’entreprises
- Tidiane Sow, mathématicien et coach en communication politique
- Mamadou Jean-Charles Tall, architecte, Dakar
- Pierre Thiam, chef et expert en gastronomie, auteur et chef d’entreprises, New York
- Alvin Thompson, styliste, couturier, designer, Washington
- Mahamet Timera, sociologue, Paris
- Alioune Tine, administrateur d’Africajom, ancien directeur régional Amnesty International
- Diala Touré, historienne de l’Art, Baltimore
- Aminata DramaneTraoré, écrivaine, ancienne ministre de la Culture du Mali
- Patrice Vermeren, philosophe, professeur émérite, Université de Paris 8
- Almamy Mamadou Wane, écrivain, essayiste et poète, Paris
- Mamadou Mao Wane, sociologue, expert des questions de protection de l’enfant
- Cornel West, philosophe, écrivain, professeur d’universités, New York
- Amadou Tidiane Wone, écrivain, ancien ministre de la Culture
- Charles Faye, journaliste Maderpost et Mader Tv