La double sorties de Bougane Dany Guèye, président de la grande coalition politique « Guem sa bopp », sur WalfQutidien et Facebook sur le financement du Programme spécial pour le désenclavement (PSD) « illégalement logé dans le compte de la société privée, à l’insu du ministère des Finances » a suscité des réactions dans le milieu des affaires.
« Et pour cause, à l’insu du ministère des Finances, argentier de l’Etat, cette importante somme d’argent a été illégalement logée dans le compte de la société privée, à l’insu du ministère des Finances », poste Bougane Dany Guèye sur sa page Facebook.
Mais, les choses ne sont pas aussi simples que le dit Bougane Dany relève-t-on dans le milieu des affaires. « C’est mal connaître Londres » et le « côté pointilleux » des Britanniques que de croire qu’ils « ne surveilleront pas les opérations financières et le suivi de l’exécution », y dit-on.
« Avec les Anglais, nous sommes dans les rigueurs de la blockchain pour tout ce qui concerne les affaires. Ils ne jouent pas avec çà, les contribuables anglais sont tout aussi exigeants », dit un acteur du monde des affaires ayant pignon sur rue à Londres.
« S’il ne s’agit que des Britanniques, M. Bougane Dany Guèye n’a pas de souci à se faire. Excepté peut-être les Français qui pourraient avoir quelques craintes par rapport à ce partenariat ambitieux entre Londres et Dakar, mais ça c’est une autre affaire. Ce n’est pas une incongruité de haute portée et encore moins une démarche éveillant des soupçons », dit la source.
« Il n’y a pas l’ombre d’un scandale dans ce prêt de 98 milliards FCFA à une structure de financement basée à Londres qui est tout de même l’une des places sinon la place financière la plus crédible et courue au monde après New York. Au contraire, c’est même une bonne signature pour Dakar car de potentiels partenaires peuvent nourrir leur confiance et venir investir au Sénégal qui sera ainsi plus et mieux coté sur les places financières d’abord de Londres, New York et Dubaï », insiste la source.
Pour un autre spécialiste de la place financière dubaïote de passage à Dakar , il n’y a pas de problème Mansour Faye. « Il peut expliquer mais concernant l’orientation de la procédure et des mécanismes, les choses se passent ailleurs que chez lui ».
« Dans cette affaire, le ministère des Finances est non seulement incontournable, mais il fait en plus le travail qui est le tien et le Président signe pour la garantie portant toute de même sur 500 milliards FCFA. Ce n’est qu’en ce cas que le financement pour le PSD est acquis. Et c’est ce qui s’est passé dans le cadre de ce financement qui est un bridge, comme on le dans le jargon de la finance qui n’est pas une science politique mais plutôt une science financière.
« Et cette opération a suivi toutes les étapes de validation des prêts contractés par l’Etat, en passant par Comité national de la dette publique (CNDP) dépendant du ministère des Finances et conformément aux dispositions de l’accord de prêt signé avec Mitsubishi Bank, le tirage est effectué après satisfaction des conditions de mise en vigueur et l’argent est directement versé sur le compte de l’entreprise dans une banque agréée par le prêteur », explique l’homme d’affaire sénégalais connecté au monde des affaires à Dubaï.
« Mieux, poursuit-il, le compte est un compte séquestre faisant objet de cogérance entre l’entreprise anglaise (ASGC), le Fonds d’entretien routier autonome (FERA) et l’institution bancaire japonaise Mitsubishi UFJ Financial Group (MUFG). L’argent servira à payer les décomptes des entreprises. C’est ainsi que la moitié de plusieurs décomptes ont été payés sur ce bridge ».
A rappeler que les missions de l’entreprise britannique, ASGC, recrutée par la convention couvrent l’apport du gouvernent britannique par l’intermédiaire de UK Export Finance (UKEY) ; l’assistance durant la phase d’instruction et de négociation du financement ; le suivi de l’exécution des travaux du programme ; le suivi du respect des critères d’origine britannique pour la part concernée ; la gestion du processus de paiement des différents intervenants au Programme ; le suivi et le reporting sur le respect des exigences environnementales et sociales de UKEF, fait savoir la source de Maderpost.
Soulignant, en outre, que le référentiel est contracté par le Fonds entretien routier autonome avec une garantie souveraine émise à travers un décret présidentiel et l’approbation des conditions du financement par le CNDP, comme précisé plus haut.
« Que Bougane Dany se rassure et ne s’inquiète pas du montage, par ailleurs, on ne compte pas les comptes de règlements de l’Etat logés ailleurs, les banques commerciales notamment, qu’au Trésor public », précise la première source.
Le PSD portant sur 2700 km de routes devra mobiliser 60 entreprises locales, plus de 300 sous-traitants et générer plus de 50 000 emplois et sera sous l’exécutions de l’Agence des travaux et de gestions des routes (AGEROUTE).
Maderpost
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