En France, l’actualité marquée par cette mobilisation record contre la réforme des retraites. On n’avait plus vu ça depuis plus de dix ans, 2 millions et demi de personnes dans les rues selon l’intersyndicale, moitié moins selon le ministère de l’intérieur. Au-delà de la bataille des chiffres, un constat, la mobilisation hier était massive et en hausse partout dans le pays. En face, la macronie resserre les rangs.
FRANCE – Davantage de mobilisation dans les grandes villes, à Paris, Marseille, Nantes ou Rennes, mais aussi, dans des villes de taille plus petites où on n’avait pas manifesté il y a dix jours. Plus de manifestants donc, mais moins de personnels en grève en revanche, dans l’Éducation nationale par exemple : 23% de grévistes contre 35% lors de la précédente mobilisation. Même chose dans les transports ou dans l’énergie, malgré des perturbations tout de même.
Tous ces Français dans la rue ne sont pas passés inaperçus dans l’œil du gouvernement. Elizabeth Borne a réagi dans un tweet hier soir, elle dit « entendre les interrogations et les doutes » que suscite la réforme, mais dit vouloir « maintenir le cap » -elle avait fermement rappelé en début de semaine que le report de l’âge de départ à la retraite de 62 à 64 ans n’était « plus négociable »- et attendre l’examen du texte dans l’hémicycle à partir de lundi prochain.
Face à la grogne et avant l’arrivée du texte en débat dans l’hémicycle de l’Assemblée, l’exécutif appelle ses troupes à serrer les rangs alors que plusieurs voix de la macronie demandent des aménagements du texte. Elisabeth Borne l’a fait savoir directement aux députés du camp présidentiel.
Il fallait se rendre disponible et être à l’heure pour la photo devant les caméras. Elisabeth Borne a convoqué hier les députés macronistes avec un message clair : la majorité doit être unie. Un appel en forme de mise en garde de la Première ministre, comme l’explique Sylvain Maillard, le vice-président du groupe Renaissance, au micro de Julien Chavanne du service politique : « Elle a rappelé pourquoi nous faisons cette réforme et répondu à certains interrogations et questions sur le travail parlementaire et les évolutions possibles dans les jours qui viennent », sur le projet.
Elisabeth Borne ouvre la porte à des amendements sur le texte. Sur les seniors et sur la prise en compte de la maternité, le gouvernement va bouger, glisse un cadre de Renaissance. C’est justement ce que réclament plusieurs députés de la majorité comme le député Modem Philippe Vigier, pas totalement rassuré. « Si on est d’accord sur tout c’est qu’on pense plus rien ! Alors dans l’hémicycle, on parle… »
La Macronie ne devrait pas avoir de frondeurs sur les retraites mais n’échappera pas à des jours d’angoisse. Face aux milliers d’amendements déposés par les oppositions, « on ne maîtrise rien », lâche un député marcheur
Nouveaux appels à la mobilisation
Les syndicats ont unanimement appelé à se mobiliser à nouveau le mardi 7 février, au lendemain de l’ouverture du débat à l’Assemblée pour, espèrent les syndicats, influencer le discours de certains députés.
Un autre rendez-vous a été fixé également pour 4 jours plus tard. Un samedi cette fois, à la demande du syndicat CFDT, pour permettre à tous les citoyens qui ne peuvent pas se permettre de poser une journée de travail ou de se mettre en grève, pour pouvoir descendre dans la rue.
Maderpost / Rfi