Les raisons de l’incitation de l’être humain au conformisme, doivent nous éclairer dans le débat sur l’influence des masses et des sondages.
TRIBUNE – Le biais de conformité, que l’on pourrait aussi appeler syndrome de Panurge, désigne la tendance que nous avons parfois à délaisser notre raisonnement intime pour rallier l’avis de la majorité indépendamment du bien-fondé de celui-ci.
La connaissance de l’avis majoritaire suffit à faire prendre des décisions absurdes à des individus qui, isolés, répondrait correctement.
Ce qui se passe dans notre tête lorsque nous nous laissons entrainer dans des processus de ce type, semble déterminer le basculement d’opinion, l’abandon de l’analyse personnelle au profit de la posture conforme aux attentes du groupe.
Ce phénomène qui centralise des informations de nature émotionnelle en provenance du corps, et s’active lorsque l’individu sent peser la menace d’être exclu de son groupe d’appartenance nous influence.
Le biais de conformité résulterait donc de cette pression sociale exercée par le groupe sur l’individu, créant ainsi une peur d’être marginalisé.
Évitons toutefois la politique de l’autruche et affirmons, que nous y avons été contraints.
Honnêteté intellectuelle oblige, je déclare et j’assume qu’ils n’ont fait qu’enfoncer une porte déjà ouverte, vu que, de tout temps, le suivisme et l’acculturation ont été la misère morale la mieux promue, par une presse caporalisée, mais aussi par un peuple apatride et foncièrement chauvin, qui en avait besoin comme bouclier.
Cela à l’avantage officiel de les absoudre de toute attitude de bienséance, de bienveillance et de respect des lois.
Même des puristes invétérés s’y méprennent. C’est la déliquescence d’une société qui retarde l’émergence d’une nation.
On pourrait multiplier les exemples, mais aussi les étendre sur d’autres centres d’intérêt de la vie civile. Par exemple, l’avènement des Nouvelles Technologies de l’information et de la Communication (NTIC) a instauré et validé un illettrisme de fait à travers les réseaux sociaux.
C’est pourquoi je pense, à mon humble sens, que les politiciens nous manipulent à satiété, mais pas à notre corps défendant, en vue de nous maintenir dans la misère morale.
Ce qui leur facilite l’exploitation abusive et éhontée que nous subissons depuis l’indépendance.
Cessons d’être des moutons de Panurge.
Ressaisissons-nous afin de léguer à nos descendants un Sénégal de paix, développé et prospère. C’est ça qui peut sauver notre chère patrie du gouffre.
PS : « mouton de Panurge », expression utilisée pour qualifier le comportement ou le caractère de ce que l’on appelle un « suiveur », c’est-à-dire quelqu’un qui a tendance à suivre l’opinion générale sans chercher à se forger une critique propre ; autrement dit, à suivre la majorité sans trop se poser de questions…
En conclusion, “pour éviter de réveiller le mouton qui sommeille en l’homme, évitons de le perturber par des influences majoritaires”.
Sobel Dione