Des chefs en exercice dont le président Macky Sall, d’anciens chefs d’Etat, des hommes de cultures, des diplomates, entre autres, ont lancé un ‘’appel urgent’’ en faveur de Haïti en proie à l’insécurité et à la crise alimentaire.
HAÏTI – « Nous lançons cet appel urgent : agissons maintenant, avec une nouvelle et authentique bienveillance, quels que soient les risques, et sans intentions géopolitiques individuelles. Les populations haïtiennes sont en danger. L’histoire ne sera pas tendre avec ceux qui resteront inactifs ou qui choisiront de regarder ailleurs. Ce serait de la non-assistance à un peuple en danger », écrivent-ils dans cette tribune rendue publique, lundi.
Adama Dieng, ancien Secrétaire général adjoint des Nations Unies, est l’initiateur de cette tribune. Il a servi à l’ONU en tant qu’ancien Conseiller spécial pour la prévention du génocide et Greffier du Tribunal pénal international pour le Rwanda. Il est également un ancien membre du Conseil d’administration de l’Institut international pour la démocratie et l’assistance électorale (IDEA).
Alors que « la première République noire célèbre » célère le 1er janvier 2023, le 219e anniversaire « de sa glorieuse indépendance », les signataires du texte notent que « pourtant, la Perle des Antilles se meurt ».
« Tourmentée et délaissée, installée dans l’instabilité, Haïti semble proche du naufrage. La situation sécuritaire est désastreuse. La famine touche près de cinq millions de personnes (…) », fustigent-ils.
Selon eux, « ce que la communauté internationale fera ou ne fera pas est d’une importance cruciale ».
Néanmoins, ils disent soutenir « les citoyens haïtiens qui veulent la fin de l’anarchie et de la violence, qui veulent la justice ».
« Pour mesurer la force et la valeur d’une famille, il faut observer la solidarité avec laquelle elle protège les plus vulnérables de ses membres », rappellent les signataires, soulignant que « la première République noire, peut-être la plus fragile de la famille des Nations, manque de nourriture, d’eau potable, de carburant, de paix, de justice ».
Selon eux, « il est difficile d’envisager la résolution de ce nœud gordien sans intervention extérieure » et que « le peuple haïtien ne pourra voter et choisir librement ses dirigeants que s’il y a la sécurité ».
Alors qu’ « un membre de la famille des Nations est pris en otage par les contours des injustices historiques, de la mauvaise gouvernance récurrente et de la brutalité des gangs armés », les signataires estiment que « toute la famille doit intervenir pour que ce membre soit libéré des preneurs d’otages ainsi que des contingences des échecs antérieurs ».
« Les Haïtiens voleraient de leurs ailes vers les sommets du développement humain, nous l’espérons sincèrement », écrivent-ils, soulignant que « rester les bras croisés n’est pas une option ».
Ils appellent à rassembler les forces pour « un succès en Haïti ». Et comme « l’avait prédit Césaire, il y aura de la place pour tout le monde au rendez-vous de la victoire. Sinon, nous serons tous coupables de ne pas avoir aidé ce peuple héroïque en danger », ajoutent-ils.
« Nous sommes aux côtés des Haïtiens. Agissons maintenant. Pour Haïti, pour l’humanité », concluent-ils.
Maderpost / Aps