Pour Penda Mbow, Adji Sarr est devenue un « objet pour des objectifs purement politiques ». La plus grave forme de violence exercée sur une femme, regrette la ministre conseillère.
AFFAIRE SWEET BEAUTY – C’est une affaire judiciaire ultra médiatisée qui divise le Sénégal en deux camps. Si les partisans de Ousmane Sonko parlent de complot contre un opposant, concernant Adji Sarr, la plupart des membres de la majorité présidentielle brandissent la thèse de « viols suivis de menaces ». Ministre et représentante personnelle du chef de l’Etat à l’Organisation internationale à la francophonie, Pr Penda Mbow se démarque de la masse. Invitée hier comme paneliste au lancement du mouvement « Demain Sénégal », la militante de Gauche a fait allusion à l’accusatrice du leader de Pastef. « Pour la première fois dans l’histoire politique du Sénégal et dans les institutions, une femme est devenue un instrument entre les mains d’hommes politiques. Et cet instrument entre les mains d’hommes politiques est manipulé. On l’a transformée, non plus en tant que citoyenne, mas en tant qu’objet pour des objectifs purement politiques. Et c’est la plus grave forme de violence qu’on puisse exercer sur femme », a fustigé Pr Penda Mbow sans parler explicitement de l’affaire Sonko-Adji Sarr
« Rien n’a changé dans ce pays depuis 20 ans »
Par ailleurs, l’historienne s’est penchée sur la situation économique du pays surtout les enjeux autour de la lutte entre pouvoir et opposition. Au sujet des préoccupations actuelles du Peuple, l’ancienne ministre de la Culture sous Wade indique que « rien n’a changé au Sénégal depuis 20 ans ». Une des actrices majeures des « Assises nationales », tenues dans la foulée de la Présidentielle de 2007, a dressé le bilan des années de luttes démocratiques sanctionnées par l’arrivée de Macky Sall au pouvoir. « Nous posons toujours les mêmes problèmes depuis 20 ans. Rien n’a changé dans ce pays. C’est comme si on faisait un travail de Sisyphe. On ne parle que de modalités pour des élections, et les institutions ont été beaucoup affaiblies. Et la meilleure illustration de cette situation, c’est l’Assemblée nationale », a-t-elle déploré.
La cause, si on se fie à la conseillère à la Fondation Servir le Sénégal, est à chercher au sein de la classe politique. « Nous avons une société bloquée par les hommes politiques. Ils n’arrivent pas à construire de véritables consensus nous permettant d’avancer. Ils ne s’intéressent qu’à leurs propres intérêts. Si nous reprenons les conclusions des Assises nationales, son volet consultations citoyennes, est resté tel quel. Les véritables problèmes du Sénégal sont masqués par les questions politiques », a soutenu Penda Mbow.
Maderpost / Emedia