S’exprimant en amont du 18e sommet de l’Organisation internationale de la Francophonie (OIF), la dirigeante de l’organisation a dénoncé ce qu’elle appelle un déclin de l’usage de la langue française dans les instances internationales.
FRANCOPHONIE – La secrétaire générale de l’OIF, Louise Mushikiwabo, affirme que si le nombre de francophones dans le monde a augmenté de sept pour cent depuis 2018, cela est principalement dû à une augmentation de la population en Afrique.
La Francophonie, créée en 1970, est une organisation internationale qui regroupe 88 États et gouvernements membres et observateurs sur les 5 continents qui partagent le français comme langue commune.
Nous ne sommes pas des djihadistes de la langue
« Nous sommes là pour faire en sorte que la langue française soit enseignée, parlée et utilisée. 32 pays africains sont membres de l’organisation, et 19 de l’Union européenne. Mais aujourd’hui, nous vivons dans un monde où tous nos États membres, à part la France, ont aussi d’autres langues.
De nombreux pays qui étaient très attachés à la langue française sont aujourd’hui ouverts à l’anglais, au chinois, au turc et à l’arabe », explique M. Mushikiwabo.
Mais dans certains pays africains, la France semble de plus en plus impopulaire et les analystes affirment que les jeunes sont très en colère contre Paris.
Lors de récentes manifestations anti-françaises au Burkina Faso, les manifestants ont demandé à la France et à ses médias de quitter leur pays.
Mais Mushikiwabo estime que cette colère n’a rien à voir avec la langue elle-même.
« La révolte que l’on observe, notamment chez les jeunes francophones d’Afrique, est pour moi davantage l’affirmation d’une identité beaucoup plus large et d’une identité multiple. Aujourd’hui, c’est une jeunesse qui ne veut pas appartenir à un seul grand pays, en l’occurrence l’ancienne puissance coloniale. Ce n’est pas du tout un rejet de la langue française », précise-t-elle.
Redoubler d’efforts
Le 18e sommet des chefs d’État et de gouvernement membres de la Francophonie se tiendra cette semaine sur l’île tunisienne de Djerba.
Mme Mushikiwabo les appelle à redoubler d’efforts pour que la langue française soit « maintenue dans leurs instances internationales » et, en particulier, dans leurs programmes scolaires.
Maderpost / Africanews